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Révolution

Jeudi 23 Janvier 2014 - 0:10

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Ce qui se passe ces jours-ci au plus haut niveau de l’Union européenne s’apparente à une révolution, un virage à angle droit auquel le Congo, notre pays, n’est sans doute pas étranger. Jusqu’à très récemment, en effet, les gouvernements européens n’accordaient qu’une attention distraite à ce qui se passait en Afrique. Les yeux braqués sur les pays de l’Est, qu’ils s’efforçaient par tous les moyens d’attirer dans leur orbite afin de les soustraire à l’influence russe, ils considéraient avec commisération notre continent, le jugeant condamné à errer longtemps encore sur la voie de l’émergence.

Or voici que soudain, au terme d’un étonnant revirement, l’Europe découvre à l’appel de la France qu’elle a des devoirs envers ce continent proche dont elle a tiré l’essentiel de sa richesse présente en exploitant ses ressources naturelles. Phénomène plus surprenant encore, l’Allemagne, qui avait initié et conduit l’ouverture de la communauté européenne vers l’Est, décide de participer activement à l’opération de soutien militaire, financier, diplomatique que le Vieux Continent lancera en Centrafrique dans les prochaines semaines. Et du même coup la France, qui se battait seule pour venir en aide aux Africains, se retrouve placée à la tête d’une coalition crédible.

Gardons-nous de crier victoire trop tôt et voyons si Bruxelles donnera un contenu concret à ses promesses. Mais soulignons que ce qui se passe aujourd’hui est très précisément ce que Denis Sassou-N’Guesso proposa au mois de décembre lors du sommet de l’Élysée, c’est-à-dire l’implication de l’Union européenne dans la gestion, la prévention des crises en Afrique. Et suggérons à ceux ou celles qui en doutent de lire, ou de relire, ce que le président du Congo écrivait dans la revue Géopolitique africaine à la veille de ce sommet. Ils verront alors que les événements présents y étaient décrits par anticipation.

À un peu plus de deux mois du sommet Afrique-Europe qui réunira à Bruxelles soixante-dix chefs d’État ou de gouvernement, la position prise par les autorités de Bruxelles en Afrique centrale sonne comme un réveil auquel personne, ou presque, ne rêvait plus depuis longtemps. Il reste à lui donner un cadre permanent qui apporte aux Africains la garantie qu’ils ne seront plus courtisés pour leurs seules richesses naturelles, mais seront accompagnés dans leur marche vers l’émergence par l’une des communautés humaines les plus riches de la planète.

C’est tout l’enjeu des semaines à venir.

Les Dépêches de Brazzaville

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