Et maintenant ?

Oui, que va-t-il se passer maintenant que Catherine Samba-Panza a pris officiellement ses fonctions de présidente de la transition en République centrafricaine ? Réussira-t-elle là où ses prédécesseurs, tous ses prédécesseurs, ont échoué les uns après les autres depuis l’accession du pays à l’indépendance il y un demi-siècle ? Parviendra-t-elle à réconcilier des communautés que l’incurie des plus hauts responsables du pays a fini par dresser les uns contre les autres ?

Disons honnêtement que l’on peut en douter même si l’élection au poste suprême de la République d’une femme connue et admirée pour sa modération, sa sagesse, son sens politique constitue une avancée indéniable. Confrontée à une violence sans frein dans les rues et à un délitement sans fin de la classe politique centrafricaine, Catherine Samba-Panza aura le plus grand mal à restaurer la paix dans son pays. Elle n’y parviendra que si elle réussit à réconcilier ses concitoyens en instaurant un dialogue véritable qui apaise les terribles douleurs provoquées par la violence interconfessionnelle.

Mais pour cela, elle devra bénéficier de l’appui inconditionnel de la communauté des nations qui, seule, a les moyens de maintenir sur place aussi longtemps que nécessaire des forces capables de préserver la paix, qui, seule également, a la capacité d’aider un pays à se reconstruire sur le plan économique et social. Or, sur ce point, hélas, l’expérience a démontré maintes fois dans les dernières décennies que la réalité concrétise rarement les nobles promesses faites dans les enceintes internationales.

Alors qu’elle prend officiellement ses fonctions, la présidente de la transition en Centrafrique doit se convaincre que son salut et celui de son pays viendront en réalité de l’appui que leur apportera la communauté africaine elle-même. Si elle parvient à fédérer durablement autour d’elle les gouvernements des pays qui entourent la Centrafrique, elle aura une chance réelle de relever le défi apparemment fou qu’elle s’est lancé à elle-même. Puisse-t-elle y parvenir !

Il est clair, dans ce contexte, que Catherine Samba-Panza peut compter sur le Congo pour l’accompagner tout au long de ce chemin de croix.