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Implosion

Mardi 4 Février 2014 - 0:24

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Ce qui s’est passé dimanche à Paris et à Lyon avec la « Manif pour tous », qui mobilisa, quoi qu’en disent les autorités, plusieurs centaines de milliers de manifestants de tous bords et de tous âges, ne saurait nous laisser indifférents, nous, Africains. Pour au moins deux raisons : d’abord parce que le défilé bon enfant qui a occupé tout l’après-midi le cœur de la capitale française témoigne d’un réveil de l’opinion publique sur des questions de société qui ne peuvent laisser personne indifférent ; ensuite et surtout parce qu’il témoigne d’un rejet populaire de la politique suivie par la gauche française qui pourrait bien déboucher à brève échéance sur une crise majeure.

La combinaison d’un ralentissement continu de la croissance économique, d’une hausse irrésistible des dépenses publiques, d’une augmentation dramatique du chômage, d’un alourdissement constant des impôts et des taxes et maintenant d’une atteinte portée de façon inconsidérée aux valeurs traditionnelles de la société ne peut avoir à bref délai que des conséquences explosives. En agissant comme elle le fait, et même si elle s’en défend âprement, la majorité au pouvoir fait le lit des extrêmes, ouvre la porte à tous les excès, réveille les pires démons de l’histoire de France. Ce qui conduit nombre d’observateurs à pronostiquer pour l’année 2014 des secousses aussi fortes que celles de 1830, 1848, 1936, 1968.

Qu’importe ce qui se passe ou ce qui peut se passer dans un pays tiers, fut-il un pays auquel nous lie une longue histoire, penseront nombre de nos lecteurs. Certes, mais la crise que traverse aujourd’hui la France ne peut manquer d’avoir des répercussions fortes et immédiates sur notre propre destin étant donné le rôle que ce pays ami joue dans la recherche de solutions pacifiques aux troubles que connaissent le Mali et, beaucoup plus près de nous, la Centrafrique. Comment, en effet, les autorités françaises pourraient-elles continuer à nous aider si elles doivent faire face, chez elles, à une révolte populaire de grande ampleur ?

Si nous ne pouvons en aucun cas interférer dans les affaires intérieures de la France, il nous est possible en revanche de prévoir, d’étudier, de peser dès à présent les conséquences qu’un retrait brutal et forcé de sa présence à nos côtés ne manquerait pas d’avoir. Simple suggestion, bien sûr, mais qui pourrait bien donner une tout autre dimension à la coopération régionale qui se dessine.

Les Dépêches de Brazzaville

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