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Mémoire

Mardi 11 Février 2014 - 0:18

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La célébration, cet après-midi, du vingt-cinquième anniversaire du Protocole de Brazzaville qui permit l’indépendance de la Namibie et joua un rôle clé dans la fin de l’apartheid en Afrique du Sud vient opportunément rappeler que Brazzaville n’est pas une ville comme les autres.

Idéalement placée au bord d’un fleuve qui compte parmi les plus longs et les plus puissants de la planète, située pratiquement au point de rencontre des deux hémisphères, point de passage obligé pour qui veut aller de l’océan Atlantique à l’océan Indien par la voie terrestre, notre capitale n’a jamais cessé de jouer un rôle éminent dans les rapports entre les peuples. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler la profondeur des liens qu’elle entretient depuis toujours avec sa voisine de l’autre rive, Kinshasa, l’incroyable aventure que vécut chez nous Pierre Savorgnan de Brazza, le rôle que Brazzaville joua dans le cours de la Seconde Guerre mondiale lorsque le général de Gaulle en fit la capitale de la France libre.

Loin de s’endormir sur ses lauriers au lendemain de l’accession du Congo à l’indépendance, Brazzaville a toujours veillé à préserver son rôle de point de rencontre. Nombreux, très nombreux même, ont été dans le cours des vingt dernières années les conférences, les débats, les sommets, mais aussi les rencontres discrètes, parfois même secrètes, qui s’y sont déroulés et qui ont permis des avancées notables dans la recherche de solutions aux problèmes de ce temps. Plus nombreux encore le seront-ils demain si l’on en juge d’après l’aménagement des grandes infrastructures en cours sur toute l’étendue de la ville ou d’après la liste des réunions de grande envergure qui s’y préparent.

Manque une pièce essentielle dans la réalisation du vaste et noble dessein visant à faire de Brazzaville l’une des capitales les plus courues du continent africain : l’aménagement de lieux de mémoire qui rappellent le passé prestigieux de notre capitale et qui permettent à ceux qui y viennent de comprendre pourquoi elle occupe aujourd’hui la place qui est la sienne. Le mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza mis à part, la ville n’offre en effet à ceux qui la visitent aucun lieu où remonter le temps jusqu’aux périodes les plus reculées, s’imprégner de l’histoire de cette partie de l’Afrique, comprendre les peuples qui y vivent en découvrant leurs arts, leurs traditions, leurs croyances.

Question de simple bon sens : le temps n’est-il pas venu de remédier à ce défaut qui ne tardera pas à devenir un lourd handicap ?

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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