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Vendredi 14 Mars 2014 - 0:54

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Plutôt que de gesticuler comme elles le font depuis des semaines en pensant naïvement qu’elles vont impressionner leurs adversaires – qui en ont vu bien d’autres –, les puissances occidentales feraient bien de prendre le pouls de l’opinion internationale. Elles découvriraient alors que leurs gesticulations dans l’affaire syrienne, comme dans l’affaire ukrainienne, détruisent leur image dans le tiers-monde au lieu de la renforcer. Sans doute alors adopteraient-elles une attitude plus sage consistant à s’abstenir de toute intervention, verbale ou autre, dans des conflits internes qui ne les regardent en rien.

On ne saurait trop leur conseiller aujourd’hui de remettre enfin les pieds sur terre, de tirer les leçons de leurs interventions anarchiques depuis deux décennies en différents points du monde, de se préoccuper des vrais problèmes que la planète affronte présentement plutôt que de chercher à gérer les crises internationales dans leur seul intérêt. Pour ne citer que cet exemple, ce qui se passe aujourd’hui sur notre continent, dans la zone sahélo-saharienne ou dans la Corne de l’Afrique, est autrement plus grave sur le plan humain que les crises qui déchirent des pays comme l’Ukraine. Certes l’enjeu de ces conflits apparaît faible vu de Paris, de Berlin et de Washington où seule compte apparemment l’Europe, mais en réalité chacun d’eux est porteur de désordres tels – on le voit en Centrafrique – que tôt ou tard la communauté mondiale tout entière sera concernée.

Le plus frappant dans la comédie à laquelle nous assistons, médusés, est l’absence d’analyse, de prospective, de calcul stratégique qui conduit les dirigeants des États-Unis et de l’Union européenne à agir comme ils le font. On aurait pu penser que les erreurs dramatiques commises successivement en Irak, en Afghanistan, en Libye auraient appris la prudence à ces deux « grands ». Mais c’est tout le contraire qui se passe puisqu’ils s’affirment maintenant prêts à se lancer dans des aventures encore plus dangereuses.

Dans un semblable contexte, le seul conseil que l’on puisse donner à leurs dirigeants est de procéder à une réforme de la gouvernance mondiale qui fasse enfin une place aux nations émergentes. Cela leur éviterait de se lancer dans des opérations absurdes qui mettent en danger la paix du monde.

Les Dépêches de Brazzaville

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