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Mercredi 26 Mars 2014 - 4:23

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Focaliser le débat institutionnel qui s’amorce en le centrant exclusivement sur le nombre et la durée des mandats présidentiels, comme semblent vouloir le faire aujourd’hui nombre d’acteurs politiques congolais, constituerait à notre sens une grave erreur. Bien au-delà, en effet, de la personne du président de la République, ce dont il est ici question est d’abord et avant tout l’adaptation de notre gouvernance à l’environnement dans lequel se meut notre société. Expliquons-nous en quelques mots sur ce point.

Comme toutes les nations africaines, le Congo, lorsqu’il acquit son indépendance il y a un peu plus de cinquante ans, a calqué sa Constitution sur les constitutions européennes. Il a donc purement et simplement copié le modèle qui lui était proposé par l’ancienne puissance coloniale sans se préoccuper le moins du monde d’adapter ce schéma institutionnel à ses us et coutumes, à ses traditions, à son histoire, bref à ce qui le distingue du peuple auquel il fut soumis pendant près d’un siècle. Et comme on pouvait s’y attendre, étant donné les troubles qui suivirent la Conférence nationale en 1991, il n’a pas osé mettre ce modèle en question lorsque la paix revint, se dotant en 2002 d’un nouveau texte fondamental qui ne différait pas fondamentalement du précédent.

La situation, aujourd’hui, est radicalement différente. D’une part, le Congo a restauré son unité, sa stabilité intérieure et repris sa marche en avant sur la voie du développement durable ; d’autre part, il a pris la mesure des défauts, des lacunes, des insuffisances que recèlent les constitutions qui régissent les pays africains faute d’avoir pris en compte les caractéristiques spécifiques des sociétés qu’elles encadrent. Citons, pour faire bref, l’absence dans ces textes de toute référence aux structures traditionnelles qui, depuis la nuit des temps, permettent pourtant aux hommes de vivre ensemble.

Réviser la Constitution est certainement aujourd’hui une tâche indispensable. Mais si les autorités congolaises se rallient à cette idée – ce qui n’est pas acquis quoi que l’on dise –, alors il faut aller jusqu’au bout de la logique et « africaniser » le texte fondamental qui nous régit. Sommes-nous prêts à le faire ?

Les Dépêches de Brazzaville

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