Opinion

  • Éditorial

Racines

Vendredi 28 Mars 2014 - 0:02

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Achevons la série de réflexions sur l’éventuelle révision de la Constitution que nous avons proposée ces derniers jours à nos lecteurs en soulignant une fois encore le rôle essentiel que peuvent et doivent jouer les institutions traditionnelles dans ce processus, si jamais il est engagé. Parce que le Congo a vécu une longue et très riche histoire, nous avons, en effet, à notre disposition tous les moyens nécessaires pour tirer du passé les précieux enseignements qu’il comporte. De tous les Africains, le peuple congolais est certainement l’un de ceux qui peuvent le mieux contribuer à l’émergence d’une gouvernance originale dont tous les pays du continent tireraient profit.

La démocratie, telle qu’elle est pratiquée par les nations de l’hémisphère nord, a indiscutablement de grandes qualités, ce qui lui a valu de s’imposer dans la plupart des nations modernes sur les cinq continents. Mais elle n’est pas sans défauts, comme le montrent les taux d’abstention qui ne cessent de s’élever, pour toutes sortes de raisons, dans la plupart de ces pays lors des grands scrutins. Elle peut donc être améliorée si l’on parvient à l’adapter aux conditions de vie qui sont celles des pays du Sud, lesquels, de façon générale, n’ont pas sombré dans l’individualisme destructeur des sociétés industrielles et gardent intact le sens du collectif hérité de leurs ancêtres.

Laissons aux spécialistes de la science politique le soin d’explorer le champ qui s’ouvre ainsi devant eux afin de corriger les défauts du « pire des systèmes à l’exception de tous les autres » que constitue la démocratie. Insistons, en revanche, sur le fait que la meilleure manière de convaincre les citoyens de s’intéresser à la chose publique est d’amener les anciens, les sages, les chefs traditionnels, les initiés à défendre les principes sur lesquels cette même démocratie se trouve fondée. Parce qu’ils sont écoutés et respectés de tous, leur intervention dans la vie publique aurait à coup sûr des effets bénéfiques ; elle humaniserait une gouvernance que la vie moderne tend à matérialiser au-delà du raisonnable et qui, de ce fait, perd peu à peu ses attaches populaires avec tous les risques d’implosion sociale que cela comporte.

Que ceux qui en doutent aillent donc sur le terrain voir de quoi il retourne. Ils seront à coup sûr édifiés.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 17/9/2024 | Orientation
▶ 17/9/2024 | Sounda
▶ 14/9/2024 | Consommation
▶ 12/9/2024 | L’Afrique innove !
▶ 16/9/2024 | Crainte
▶ 11/9/2024 | C’est possible !
▶ 10/9/2024 | Adaptation
▶ 7/9/2024 | Tout sauf anodin
▶ 5/9/2024 | Chine-Afrique
▶ 4/9/2024 | Rééquilibrer