Les Dépêches de Brazzaville



15e Semaine minière en RDC : le Haut-Katanga, la capitale mondiale des mines durant trois jours


C’est parti pour trois jours de conférences et d’échanges techniques entre experts sur les grandes questions minières en République démocratique du Congo (RDC) et même dans la région. Lubumbashi est le cadre choisi pour les travaux du « RDCminingweek » qui visent exactement à réfléchir sur l’avenir du pays et proposer des pistes de solutions sur l’amélioration du climat des affaires et des investissements dans ce secteur.

Les chiffres prouvent déjà l’ampleur de la rencontre : trois mille cinq cents experts miniers et cinquante pays représentés dont la France, l’Allemagne, l’Afrique du Sud, le Mozambique, l’Australie, le Royaume-Uni et le Zimbabwe. Au moins trente-cinq sociétés minières sud-africaines vont prendre une part active à ces travaux, une preuve de plus de l’importance stratégique du pays de feu Nelson Mandela dans la région et particulièrement en RDC. « La RDC est un marché très important pour les fabricants sud-africains, en particulier dans l’industrie minière», a précisé le ministère sud-africain de l’Industrie qui gère un des cinq pavillons aménagés expressément pour ces assises.

Selon le programme, les sociétés sud-africaines vont exposer essentiellement leurs technologies et services miniers. En effet, dès le premier jour, le décor a bien été planté pour le début de la Semaine minière. Les échos en provenance de la capitale cuprifère annoncent un grand débat sur la grande question de l’énergie. Lors de la première journée, le directeur commercial d’Afrique australe et orientale d’Aggreko, une société sud-africaine, a développé une thématique centrée sur la problématique du stockage sur la batterie comme solution durable pour rendre une entreprise minière plus efficace. Un sujet qui ne laisse pas indifférents les opérateurs miniers locaux. Plusieurs parmi eux, opérant particulièrement dans l’ex-Katanga, font état régulièrement d’un déficit criant en électricité, de l’ordre de plus de 1 200 MW (source minière locale) pour la province. Il est clair que ce déficit électrique explique en partie les difficultés de développement du secteur minier en RDC. Une meilleure offre s’avère indispensable pour engager la province et pourquoi pas l’ensemble du pays dans la voie de l’amélioration de la production énergétique.

Pour rappel, la question minière continue d'occuper une place de choix en RDC. Quatrième producteur mondial de cuivre, le pays vient en tête dans la fabrication du cobalt. Sa moyenne de production tourne autour de soixante-six mille tonnes par an et les réserves restent importantes. En apport au produit intérieur brut du pays, le secteur minier vient en deuxième position (25 %), juste derrière l’agriculture (44 %).      


Laurent Essolomwa