Les Dépêches de Brazzaville



8e Salon africain de l’innovation : les créateurs réclament davantage d’aides des États


Le styliste-modéliste congolais, Éric Kanga, expose ses marques de vêtement made in Congo. Dans son stand coloré des couleurs nationales, on peut découvrir des costumes, des sacs à main homme et femme, des chaussures fabriquées à la main, des cravates, des nœuds papillon et autres accessoires de la mode. Le styliste-modéliste fait partie des rares jeunes créateurs congolais à avoir réussi à vendre leurs marques à l’étranger, notamment lors des expositions de la sape à Tokyo (Japon) en 2015 et 2016.   

Comme les nombreux créateurs congolais présents à ce salon, Éric Kanga déplore le manque d’information sur les mécanismes d’obtention des brevets et le programme de promotion des inventions. « Nous sommes des artisans, nous fabriquons pour le public. Il appartient aux pouvoirs publics de mieux accompagner l’industrie de la mode et de nous faire connaître à travers le monde. En République du Congo, il y a beaucoup de talents qui évoluent dans l’ombre », a-t- il signifié.

Bruno Annam Mboungou produit du thé naturel thérapeutique à base du Moringa oleifera, de l’algue verte, des racines du ginseng coréen et du clou de girofle. Il a introduit une demande d’obtention de brevet en cours de traitement auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Ce thé est un mélange d’antioxydants, de sels minéraux, d’oligoéléments, d’acides aminés, de vitamines hydrosolubles et liposolubles nécessaires pour la régénération et l’aération.

La situation des créateurs congolais est loin d’être des cas isolés, puisque l’inventeur centrafricain Thierry Bemolinda recherche toujours des financements pour développer son système d’autopropulsion d’eau de la source à l’usine de distribution. Pourtant, son invention fascine les visiteurs. Le dispositif consiste à pomper l’eau de source de façon naturelle, sans l’utilisation des méthodes classiques comme le pompage mécanique ou le pompage à l’aide d’un moteur quelconque.

Cette technique de collecte d’eau de la source est moins coûteuse et permet de résoudre le problème d’accès à l’eau potable en milieu rural. « Nous avons déjà fait l’expérience sur site à Mbaïki, au sud-ouest du pays, et les résultats ont été concluants. J’ai obtenu le brevet l’an dernier. Ce salon me permet d’entrer en contact avec d’autres partenaires de bonne foi qui peuvent appuyer le développement à l’échelle du dispositif. Car, une invention n’est faite pour un pays, mais pour le bien-être de l’humanité », a lancé Thierry Bemolinda.   

À noter que cette huitième édition du SAIIT a été organisée par l’OAPI, en partenariat avec le gouvernement congolais, sous le thème de la « propriété intellectuelle, innovation et défis sanitaires ». Ce salon vise à faire connaître les meilleurs résultats de recherche-inventions et innovations technologiques permettant la création des entreprises dans les pays membres de l’OAPI.


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Des membres du gouvernement visitant les stands/Adiac