Les Dépêches de Brazzaville



Addictions de rue: le phénomène au cœur d’une table ronde à Pointe-Noire


La table ronde a pour objectif principal de dresser un état des lieux des comportements addictifs, de tenter d’appréhender ce phénomène peu connu au Congo, encore moins pris en compte sur les plans thérapeutique et social.

En effet, l’enfance et la jeunesse constituent la population particulièrement exposée aux pratiques à risques lorsque le cadre familial n’est plus le lieu de l’accompagnement et de la protection.

Fragilité émotionnelle, besoin de lien, perte de repères éducatifs, autant de brèches dans lesquelles l’illusion d’un mieux-être, l’envie d’évasion, peuvent s’engouffrer et y faire des ravages.

La rue expose les jeunes à toutes sortes de violences et de manipulations, des pratiques addictives s’y développent avec leur corollaire mercantile. Le trafic du produit Tramadol, par exemple, est en pleine expansion en République du Congo.

Aujourd’hui, cet antalgique puissant est détourné de sa prescription d’origine, distribué dans un dosage spécifique supérieur aux posologies médicales, et s’est transformé en « cocaïne du pauvre » en Afrique, pour reprendre une expression actuelle.

L’IFC a pensé organiser cette table ronde afin de prévenir les jeunes sur les dangers auxquels ils s’exposent en consommant ces produits. Au cours de cette activité, de nombreuses personnalités du monde socio-éducatif et médical seront réunies pour échanger avec les jeunes, les personnels des institutions scolaires, éducatives, les parents et tous ceux qui souhaitent aller plus loin dans leur connaissance de ces addictions de rue.  

Parmi les intervenants il y aura Fabienne Bidou, directrice de l’IFC; Raphaël Ellul, directeur du Samu social; Arnaud Ngali, médecin intervenant auprès du Samu social;  Suzy Annick Makaya, éducatrice à ASI et Marine Zopire, psychologue à l'école Montessori de Pointe-Noire.

L’Organisation mondiale de la santé définit, en 1975, l’addiction comme un état psychique et parfois physique, résultant de l’interaction entre un organisme vivant et un produit, caractérisé par des réponses comportementales ou autres qui comportent toujours une compulsion à prendre le produit de façon régulière ou périodique pour ressentir ses effets psychiques et parfois éviter l’inconfort de son absence (sevrage).

Aujourd’hui, la consommation de produits psychoactifs à l’adolescence fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des acteurs de santé et de prévention.  

 

 


Hugues Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

L'IFC de Pointe-Noire / Adiac