Les Dépêches de Brazzaville



Affaire Floribert Chebeya : Maïck Lukadi exhorte à la réouverture du procès


Dix ans après l’assassinat du défenseur des droits de l’homme et directeur exécutif de la Voix des sans-voix pour les droits de l’homme, Floribert Chebeya, et son chauffeur et membre de cette ONG, Fidèle Bazana, le président de l’ONG Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (APVEC-ONGDH), Maïck Lukadi, exige de l’Etat congolais, la réouverture de ce procès. Dans un point de presse tenu le 1er juin à Kinshasa, Maïck Lukadi, qui s’est associé à d’autres activistes des droits de l’homme, se convainc que la réouverture de ce procès permettra que la vérité sur ce double assassinat soit connue et que les coupables subissent la rigueur de la loi.

Violations des droits de l’homme pendant la période de l’état d’urgence

Le président de l’APVEC-ONGDH a profité de cette rencontre avec la presse pour dénoncer les violations des droits de l’homme pendant la période de l'état d’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus. Maïck Lukadi a, en effet, fait constater que le monitoring réalisé par son organisation sur le terrain pendant la période d’état d’urgence à Kinshasa a relevé certaines mauvaises pratiques et violations des droits de l’homme commis par les éléments des forces de l’ordre commis dans les opérations liées à cette dite période. « Nous assistons à une série de spectacles très désolants et décevants, qui sont contraires au respect des droits de l’homme. Toutes ces violations sont commises par les agents de l’Etat », a-t-il affirmé.

Selon le président de l’APVEC-ONGDH, ces agents de l’Etat ont transformé des mesures des restrictions liées à la pandémie du coronavirus en tracasseries de la population. A en croire Maïck Lukadi, des cas de violations des droits de l’homme répertoriés en infra sont notamment les droits à la vie, à la santé, à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi que les droits à l'intégrité physique, à la propriété, etc. Il en appelle ainsi aux responsables de ces services et aux gouvernements national et provinciaux en vue d’appeler à l’ordre ces services et les contraindre au respect des droits de l’homme. « Je profite de cette occasion pour exhorter nos compatriotes congolais au respect strict de mesures barrières mais également à la préservation des droits de l’homme, surtout en cette période liée à l’état d’urgence », a insisté Maick Lukadi. Je demande, a-t-il poursuivi, à l’Etat congolais de veiller et à assurer la promotion et la protection des droits de l’homme à ses citoyens et à chaque instant.

Le président de l’APVEC-ONGDH était accompagné, lors de ce rendez-vous avec la presse, de certains de ses collègues et membres du comité directeur de son organisation dont l’inspecteur général Charles Mukundi, le pasteur Michel Béni Beya, et le chargé d’éthique Tshiasuma Mbuyi Lukoji. Il est rappelé que les deux défenseurs des droits de l’homme ont été assassinés en 2010 dans les locaux de la police nationale congolaise. Dans le cadre du procès organisé, certains policiers dont le colonel Mukalay ont été condamnés mais les proches de deux victimes estiment que le principal accusé dans cette affaire, le général John Numbi, avait échappé aux poursuites.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo; le président de l'Apvec-Ongdh.