Les Dépêches de Brazzaville



Afrique Australe : Filipe Jancito Nyusi prend la présidence de la SADC


La menace terroriste au Mozambique était au cœur des préoccupations de la SADC, puisque le nord du pays connaît, depuis trois ans, des actes de terrorisme. Pour autant, l’organisation a repoussé toute idée d'une intervention militaire.

Dans son communiqué publié à l’issue des travaux, l’organisation régionale exprime sa « solidarité » et son « engagement » pour « soutenir le Mozambique dans son combat contre le terrorisme ».

Ainsi, le danger que représentent les violences djihadistes n’est donc plus sous-estimé mais il aura fallu trois ans à l’État mozambicain et à la SADC pour reconnaître la réalité de la menace. Toutefois, la communauté d’Afrique australe n’a pas donné plus de précisions sur le soutien qu’elle compte apporter au Mozambique dans sa lutte.

Malgré les risques d'extension du conflit à d'autres pays de la région, les dirigeants de la sous-région se sont pour l'heure refusés à y intervenir militairement, comme ils l'avaient fait en 2017 au royaume du Lesotho.

Depuis près de trois ans maintenant, les pays de l'Afrique australe surveillent avec une attention accrue les signaux du terrorisme islamique dans la région.

Pour la troisième fois cette année, des djihadistes du groupe des insurgés d'Ahlu Sunna wal Jamaa, plus communément appelés Al-Chabab (les jeunes), affiliés au groupe État islamique (EI), ont attaqué la petite ville de Mocimboa da Praia, s'emparant de son port stratégique pour l'immense projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de la région, l'un des plus gros investissements en Afrique, auquel participe notamment le groupe français Total.

En effet, la province de Cabo Delgado, la plus septentrionale du pays, limitrophe de la Tanzanie, est la cible depuis octobre 2017 d'attaques djihadistes qui ont fait plus de mille cinq cents morts et de deux cent cinquante mille déplacés. C’est  en avril 2020 que le gouvernement mozambicain a fini par reconnaître la présence des djihadistes sur son sol.

Jusqu'à présent, le Mozambique a fait appel à des sociétés de sécurité privées pour tenter de reprendre le contrôle de ses régions du nord, dont la russe Wagner et la sud-africaine Dyck Advisory Group, selon plusieurs spécialistes des questions de sécurité. Mais l'action militaire du gouvernement, y compris le recours à des mercenaires, n'a pas mis un terme aux attaques.

En 2008, la SADC a créé une brigade prête à intervenir dans des situations de conflit qui a pour la dernière fois été déployée au Lesotho en 2017, à la suite du meurtre du chef de l'armée de ce petit royaume. Si elle était envoyée au Mozambique, il s'agirait de la première confrontation de cette brigade avec des djihadistes.


Yvette Reine Nzaba