Les Dépêches de Brazzaville



Application de l’accord du 31 décembre : controverse autour de la taille du gouvernement et de la composition du comité de suivi


Les discussions autour de l’arrangement particulier censé dégager une voie consensuelle quant à la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre se poursuivent sous la médiation des évêques catholiques. Pour l’heure, il s’agit de fondre en un tout les propositions émises par les différentes composantes. Un exercice laborieux qui requiert du tact et une dose de sagesse de la part des princes de l’Église au regard des divergences qui caractérisent les propositions émises par les composantes. Toutes n’ont pas une même perception des enjeux. Concernant par exemple le Conseil national pour le suivi de la transition, la personne d’Étienne Tshisekedi comme président paraît ne pas poser problème au niveau de la MP qui lorgne plutôt un des trois postes de vice-président de cette structure.

Pour la coalition au pouvoir, les deux autres postes devront être attribués respectivement à la société civile et à l’opposition signataire de l’accord de la Cité de l’Union africaine. Le Rassemblement, quant à lui, entend avoir un représentant à la vice-présidence qui œuvrera à côté de celui du Front pour le respect de la Constitution et de la MP. Si Étienne Tshisekedi a été désigné comme personnalité historique transcendant ainsi les clivages politiques, le Rassemblement se donne le droit de réclamer une vice-présidence, ce qui paraît être de trop pour la MP qui n’entend pas se laisser berner. En embuscade, le Front pour le respect de la Constitution avec le MLC et alliés à la manœuvre continue de revendiquer la présidence du comité de suivi faisant ainsi fi de la désignation d’Etienne Tshisekedi à ce poste.    

Autre sujet d’achoppement, la taille du prochain gouvernement. Pour la majorité, il devra se former sur la base de l’exécutif actuel avec une soixantaine de membres,  « du fait de sa fonction d’union nationale » alors que le Rassemblement en suggère quarante-cinq membres « pour des raisons d’austérité budgétaire ». Les prochains jours nous en diront davantage sur ce débat qui ne fait que commencer.  


Alain Diasso