Les Dépêches de Brazzaville



Assemblée mondiale de la santé : le Congo fait part de ses avancées vers la couverture sanitaire universelle


« La politique nationale de santé adoptée l’année dernière et le Plan national de développement sanitaire 2018-2022 sont des documents stratégiques qui constituent pour le Congo une feuille de route pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle d’ici à 2030 », a indiqué la ministre de la Santé et de la population, devant l’Assemblée mondiale de la santé organisée sur le thème « Couverture sanitaire universelle, ne laisser personne de côté ». Ce n’est donc pas pour rien que le gouvernement a fait le choix de garantir à tous l’accès aux soins de santé primaire de qualité et d’agir par des interventions à haut impact, notamment celles en lien avec la protection financière de la population vulnérable, a expliqué Jacqueline Lydia Mikolo. La pérennisation de la vaccination comme intervention de santé publique avec un meilleur rapport coût-efficacité est pour ainsi  dire une priorité.   

Pour mieux répondre à l’objectif de ne laisser personne de côté, le gouvernement a priorisé l’assurance maladie universelle qui devra être effective au cours de cette année. Les membres du comité national consultatif du travail ont, d’ailleurs, planché sur la question le mois dernier. « L’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle contribuera à réduire la contribution directe des ménages aux dépenses de santé qui est actuellement de 32%, largement au-dessus de la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (15-20%). Ladite assurance va ainsi réduire les dépenses des ménages sur des questions de santé », a fait savoir Jacqueline Lydia Mikolo. Elle a souligné, en outre, que le pays va consacrer 10,26% de son budget 2019 au secteur de la santé dans le but d’atteindre ces résultats.

Le Congo n’est pas seul dans ce combat. Plusieurs partenaires techniques et financiers l’accompagnent dans ce sens, a reconnu la ministre de la Santé et de la population. « Nous émettons le vœu de voir l’OMS continuer à veiller, à nos côtés, à aligner les différentes interventions aux priorités fixées par le pays dans le cadre de la feuille de route pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle », a souhaité la ministre.  Selon elle, la réforme du système sanitaire, engagée malgré le contexte économique et financier morose, vise à renforcer le pilotage, la gouvernance, la dynamisation du système d’information sanitaire ainsi que l’amélioration de la surveillance épidémiologique. 

Des échanges fructueux pour le Congo

En marge des travaux de l’Assemblée mondiale de la santé, la ministre Jacqueline Lydia Mikolo a échangé avec plusieurs partenaires, notamment le département de la tuberculose de l’OMS, l’Alliance des leaders africains pour la malaria (Alma), l’entreprise pour les médicaments antipaludiques, la Principauté de Monaco, le Fonds mondial…

Avec l’Alma, l’objectif de l’entrevue a porté sur des éventuels appuis que cette institution peut apporter à l’usine de production des médicaments contre le paludisme au Congo. La Principauté de Monaco a, pour sa part, émis le vœu d’appuyer les efforts du Congo en matière de lutte contre la drépanocytose suite à la distinction de la première dame du Congo par l’OMS pour les actions menées dans le cadre de cette lutte. Avec le Fonds mondial, par ailleurs, la rencontre a reposé sur le suivi de la coopération et le plaidoyer pour une densification de l’appui.

La participation du président Denis Sassou N’Guesso à la rencontre prévue en octobre prochain à Lyon, en France, pour un renouvellement de l’engagement au plus haut niveau de l’Etat dans la lutte contre la tuberculose et le paludisme, a aussi  été évoquée à l’occasion.

 


Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

La ministre Jacqueline Lydia Mikolo à la tribune de l'Assemblée mondiale de la santé