Les Dépêches de Brazzaville



Atrocités de mai 2002 à Kisangani : Human rights watch met en cause le général Gabriel Amisi


 Le général Gabriel Amisi Kumba dit « Tango Four » serait impliqué dans les innombrables atrocités commises dans la ville de Kisangani, dans l’ex-Province orientale, par le le Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma (RCD-Goma), un mouvement rebelle soutenu à l’époque par le Rwanda. « Pour écraser une mutinerie, les membres du haut commandement du RCD-Goma ont coordonné une violente campagne de répression, tuant sans discernement des civils, exécutant sommairement des combattants capturés et commettant de nombreux viols, des passages à tabac et des pillages systématiques. Plus de cent soixante personnes ont été tuées en quelques jours », révèle Human rights watch (HRW)HRW, dans un rapport publié le 15 mai.

Cette ONG internationale, active dans le domaine des droits de l’homme, affirme avoir mené des recherches à ce sujet. Selon elle, le général Gabriel Amisi, alors chef d’état-major adjoint chargé de la logistique des troupes du RCD-Goma, a été directement impliqué dans ces abus. « Il a été vu au pont sur la Tshopo, peu avant que des combattants du RCD-Goma n’exécutent sommairement des agents de police et des militaires », admet HRW. Elle l'accuse également d’avoir été à la tête des troupes qui, en septembre 2002, ont massacré au moins cinquante-six civils et probablement enlevé beaucoup d’autres, lors d’une offensive contre une milice Maï-Maï, alliée au gouvernement congolais.

HRW invite le chef de l’Etat à le relever de ses fonctions au sein des Fardc et de faire justice aux victimes de ces atrocités. « L’actuel président de la RDC, Félix Tshisekedi, a affirmé qu’une des priorités de son administration serait de faire rendre des comptes aux responsables ayant commis des abus, pour certains crimes du passé. Dix-sept ans après que les terribles crimes du RCD-Goma eurent secoué Kisangani, il devrait tenir sa promesse, démettre Amisi de son poste et aider les victimes et leurs familles à obtenir enfin justice », lit-on dans ce rapport.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le général Gabriel Amisi Tango Four