Les Dépêches de Brazzaville



Beni : un officier des Fardc aurait planifié l‘assassinat de Mamadou Ndala


Nouveau rebondissement dans le procès Mamadou Ndala qui se tient à Beni au Nord-Kivu. Un responsable militaire de l’ADF a révélé, au cours de l’audience de lundi 3 novembre, qu’il y a eu des complicités au sein du commandement militaire des Fardc basé dans cette province dans le meurtre de l’ex-commandant du 42e bataillon des commandos Fardc des unités de réaction rapide. Devant la cour opérationnelle militaire, cet ex-chef rebelle ougandais qui comparaissait à visage masqué, a chargé un officier des Fardc en la personne du lieutenant colonel Nzanzu Birosho. Ce dernier, d’après lui, aurait planifié l’assassinat de Mamadu Ndala moyennant la somme de 27.000 dollars lui octroyée par l’ADF.

La rébellion ougandaise qui craignait des représailles à travers "l’opération Sukola 1" que pilotait Mamadou Ndala, avait pris l’option de l’éliminer physiquement en s’appuyant sur des complicités à l’intérieur de l’armée. Ce qui avait été fait. D’après le même chef rebelle ougandais, l’épouse du colonel Nzanzu jouait à l’entremetteuse entre son mari et les ADF dans des transactions commerciales tout en rapportant des informations sur les mouvements de Mamadou Ndala. Une récompense avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, a souligné le chef rebelle ougandais, sans autres précisions. Des allégations balayées par le colonel Nzanzu qui a plaidé son innocence dans ce dossier tout en qualifiant les propos tenus par le chef rebelle de « pur montage » contre sa personne. L'officier, membre de la Direction de contrôle des frontières, a affirmé à la Cour ne pas connaître son pourfendeur.

En attendant la comparution d’autres prévenus, les choses semblent de plus en plus se préciser dans le procès du colonel Mamadou Ndala, assassiné le 2 janvier 2014. Toutefois, des zones d’ombre continuent à persister sur fond d’interrogations sur la crédibilité d’une telle accusation qui intervient près d’un mois après l’ouverture du procès.   

 


Alain Diasso