Les Dépêches de Brazzaville



CAN-2017 : Cédric Bakambu: "Je suis capable de faire de grandes choses"


La RDC, 3e lors de la dernière édition, peut-elle aller cette fois jusqu'au bout ?

Cédric Bakambu : "Il y a beaucoup d'attentes autour de notre sélection. On a remporté le CHAN en 2016 (le Championnat d'Afrique des nations, avec exclusivement des joueurs évoluant sur le continent, ndlr), et il y a le TP Mazembe (vainqueur de la Ligue des champions en 2015 et de la Coupe de la CAF en 2016, ndlr) qui fait de grosses prestations en Afrique... L'objectif c'est d'aller le plus loin possible."

Parmi les favoris les plus cités (Côte d'Ivoire, Algérie...), quel est l'adversaire qui vous paraît le plus dangereux ?

Cédric Bakambu : "Franchement, tous. Parce qu'en Afrique, il n'y a pas vraiment de favoris. A chaque fois qu'on en nomme un, c'est un autre qui gagne la CAN. C'est une compétition très difficile à gagner. Maintenant si je devais en nommer un, ce serait le tenant du titre, la Côte d'Ivoire, qui en plus est dans notre poule. On a vraiment une poule très relevée avec le Maroc et le Togo aussi. On verra ce qui va se passer."

La RDC sera privée de Yannick Bolasie, l'atout offensif N.1 de l'équipe. Comment allez-vous faire sans lui ?

Cédric Bakambu : "Oui c'est un coup dur parce que c'est l'un de nos meilleurs joueurs, si ce n'est le meilleur. Personne ne pourra le remplacer. Il va falloir faire sans. Maintenant, je suis confiant, on a une bonne sélection, des joueurs qui ont aussi du talent. On verra ce que le coach va mettre en place pour pallier son absence".

Champion d'Europe U19 avec l'équipe de France en 2010, vous avez malgré tout opté pour la RDC l'an dernier. Quand vous voyez la trajectoire en Bleu de vos ex-coéquipiers Antoine Griezmann, et à un degré moindre Alexandre Lacazette, cela vous donne des regrets ?

Cédric Bakambu : "Pas du tout, je pense que chacun a sa destinée. Moi, quand je les vois aujourd'hui, au contraire je suis content. Cela prouve que notre génération avait du talent et aujourd'hui ça se voit aux yeux du football international. Si c'était à refaire aujourd'hui, je choisirais encore la RDC. C'est un choix du coeur. Cela ne veut pas dire que je « crache » sur la France ou quoi que ce soit. Au contraire, je suis très reconnaissant mais voilà, c'est un choix qui ne s'explique pas. C'est la fierté, c'est la famille... Tu as tes oncles, tes parents, tes cousins, tout le monde est mobilisé derrière toi. J'ai porté le maillot de l'équipe de France, ma famille aussi était fière de moi. Mais là ce n'est pas la même chose, c'est un autre délire (rires)."

Quel est le meilleur joueur africain à votre poste selon vous ?

Cédric Bakambu : "C'est Pierre-Emerick Aubameyang. Il marque énormément de buts et même dans le jeu, techniquement, il est bon."

Après avoir mis plus de 20 buts la saison dernière, vous avez connu un début d'exercice 2016/17 plus difficile. Qu'est-ce qui vous manque pour atteindre le niveau d'un Aubameyang ?

Cédric Bakambu : "C'est la régularité, je suis en train de travailler dessus. Je suis capable de faire de grandes choses, après le plus dur ce n'est pas d'arriver en haut mais d'y rester. Il y a deux-trois ans j'étais à Sochaux, je suis passé en Turquie (Bursaspor), et du jour au lendemain je me retrouve en Liga où j'ai été élu révélation de l'année. C'est allé super vite pour moi. J'ai fait une saison l'année dernière à plus de 50 matches et pour moi, c'est nouveau. C'est cette adaptation au haut niveau que je dois acquérir pour pouvoir rester dans la durée et répéter les hautes performances. Puis j'ai été blessé, j'ai raté tout le début de saison. Je suis revenu mais je n'étais pas à 100%. Mais je suis confiant, je sais que cela va repartir." 


D'après AFP

Légendes et crédits photo : 

Cédric Bakambu aborde cette CAN avec de nombreuses ambitions collectives et personnelles (ISSOUF SANOGO / AFP)