Les Dépêches de Brazzaville



Cancers de l'enfant : des médicaments disponibles pour une chimiothérapie gratuite


Fruit de l’adhésion au Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (GFAOP) et de la collecte des fonds organisée par la Fondation Calissa-Ikama le 15 février 2014 à l’occasion de la Journée internationale des cancers de l’enfant, ce lot de médicaments, le premier d’une série de six, correspond après évaluation à environ 192 cures de chimiothérapie destinées au traitement complet des cinq cancers de l’enfant les plus prolifiques, le rétinoblastome (cancer de l’œil), le néphroblasme (cancer du rein), la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), le lymphome de Burkit et la maladie de Hodgkin. Vingt-quatre enfants vont ainsi être traités par chimiothérapie jusqu’à huit cures gratuitement. Cela représentera, pour leurs familles 2,4 millions FCFA d’économie par enfant, soit un total de 57,6 millions FCFA pour les 24 enfants.

La contribution de la Fondation Calissa-Ikama à l’acquisition de ces médicaments correspond au dixième du coût total. Le reste a été financé par le GFAOP. Cette action de la fondation Calissa-Ikama s’inscrit dans le cadre du programme SOS Cancers de l’enfant dont le but est la lutte contre la morbidité et la mortalité par cancer chez l’enfant. Elle vient s’ajouter à l'implantation d’une unité d’oncologie pédiatrique à l’hôpital mère-enfants Blanch-Gomes pour favoriser le fonctionnement optimal de cette future unité. À ce propos, la fondation a contribué au bon déroulement des formations au profit de certains membres de l’équipe soignante. Il s’agit de la formation d’un oncopédiatre qui est le spécialiste des cancers de l’enfant. Pour ce faire, un pédiatre, Ildevert-Cyriaque N’Djobo-Mamadou, est actuellement en stage de formation dans l’unité d’oncologie pédiatrique du CHU Aristide-Ledantec de Dakar au Sénégal. Ce stage a aussi été financé à 84% par les fonds collectés lors de la soirée de solidarité en février dernier. Il y a eu également la formation des infirmières. S’agissant de ce stage, une infirmière vient de suivre, pendant une semaine, un stage de formation de formateurs en oncologie pédiatrique. Ce stage a été financé entièrement par le GFAOP.

L’autre action est la lutte contre la sous-information et le déficit de communication sur le cancer. En effet, en vue d’améliorer la précocité du diagnostic ainsi que d’augmenter les chances de guérison, la Fondation Calissa-Ikama met en œuvre un plan de communication autour de trois projets, à savoir la mise en service de la ligne téléphonique, Cancer Infoline, qui permettra à la population d’avoir accès à une information claire, validée et actualisée sur le cancer ; la production et la distribution d’affiches aide-mémoire dans tous les hôpitaux du pays qui devra permettre aux médecins et professionnels de santé de soupçonner la survenue d’un cancer dès l’apparition des premiers signes d’alarme ; et enfin, la sensibilisation des familles par le truchement des établissements scolaires qui permettra d’augmenter leur connaissance de la maladie et des moyens de s’en prévenir.

Créée en 2008, à la mémoire de Calissa Ikama, une jeune fille à l’extraordinaire parcours éphémère, qui publia un roman à l’âge de 13 ans et qui fut intronisée écrivaine à 14 ans, mais qui finalement trouva la mort des suites d’un cancer à l’âge de 15 ans. Depuis lors, une fondation éponyme œuvre à la fois dans la santé, notamment dans la lutte contre les cancers chez l’enfant, et à l’éducation par la promotion de la littérature et des arts en milieu jeune. Dans le domaine de la santé, la fondation Calissa-Ikama a, par son action, contribué à des avancées significatives dans le domaine de la prise en charge des cancers en général et de l’enfant en particulier. Il s’agit notamment de l’adhésion au GFAOP ; la validation d’un plan national stratégique de lutte contre le cancer ; et l’existence d’un projet d’implantation d’une unité d’oncologie pédiatrique à l’hôpital mère-enfants Blanche-Gomes.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : L’échantillon des médicaments du traitement des cancers de l’enfant. (© DR)