Les Dépêches de Brazzaville



Chine : Xi Jinping promet de poursuivre l’ouverture


Face au défi engagé par le président américain, Donald Trump, qui a lancé une guerre commerciale pour tenter d’en finir avec les excédents du géant asiatique, Xi Jinping a assuré que « nul ne pouvait dicter au peuple chinois ce qu'il doit faire ou ne pas faire ».

Le président chinois a souligné que la réussite économique des quarante dernières années justifiait la voie prise par son pays d'un « socialisme aux caractéristiques chinoises », sous la direction du parti communiste. Il a, en outre, fait savoir que la Chine continuerait sur ce chemin de l'ouverture et du développement. « Nous changerons résolument ce qui peut être réformé et nous ne changerons pas, résolument, ce qui ne peut pas l'être car, si ouverture et réformes restent les maîtres mots, elles doivent être assorties du maintien de la stabilité du pays et permettre à la Chine de monter en qualité, d'innover et de répondre aux défis contemporains comme la lutte contre la pollution », a-t-il expliqué.

« Dans un pays comme la Chine avec cinq mille ans d’histoire et une population de plus de 1,4 milliard de personnes, aucun manuel ne peut être considéré comme règle d'or et il n’y a pas non plus de maître qui puisse commander au peuple », a ajouté Xi Jinping.

Rappel…

En 1976, au sortir du chaos de dix ans de Révolution culturelle, et alors que meurt son grand timonier Mao Tsé-toung, la Chine est un pays extrêmement pauvre, à l’économie planifiée, collectiviste. Elle prend alors un tournant historique: la troisième session plénière du XIe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), du 18 au 22 décembre 1978, entérine le virage vers la « Réforme et l’ouverture » et une « économie de marché socialiste », sous la houlette de son promoteur, Deng Xiaoping.

Ce dernier lance alors les « Quatre modernisations », prônées dès 1975 par le Premier ministre de Mao Tsé-toung, Zhou Enlai: agriculture, industrie, sciences et technologie, défense. Là s'arrête la modernisation. Dix ans plus tard, la sanglante répression des manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen (juin 1989) confirmera l'absence de contestation possible du système politique et de la suprématie du PCC. Le cadre est clair: ouverture et réformes économiques mais sous le strict contrôle du parti.

La réforme gagnera ensuite les villes au milieu des années 1980 mais progressivement. Avant cela, Deng Xiaoping ouvre d'abord des zones économiques spéciales, dans le sud, où les étrangers sont incités à investir. Parmi ces lieux pilotes, Shenzhen, proche de Hong Kong, passera du village de pêcheurs au statut d’atelier de la planète.

En l’espace de quatre décennies, quelque huit cents millions de Chinois sont sortis du stade de la pauvreté et l’énergie dégagée par cette volonté d’en finir avec des années de politiques aléatoires a bouleversé le destin d’un peuple tout entier. Cela s’est traduit par des taux de croissance jamais vus qui, comme l’a rappelé Jim Yong Kim, le patron de la Banque mondiale, ont permis d’écrire « une des plus grandes histoires de l’humanité ». Ainsi, la Chine peut regarder avec une certaine fierté le chemin parcouru depuis quarante ans.

 


Yvette Reine Nzaba