Les Dépêches de Brazzaville



Chronique : que doit attendre l’Afrique du prochain sommet mondial sur le climat ?


Le changement climatique et ses effets dévastateurs pour notre environnement se font de plus en plus ressentir, les Nations unies insistent sur le fait que même si économiquement, la lutte contre le réchauffement climatique coûte cher en perturbant les économies, il nous coûtera encore plus cher demain si rien n’est fait. C’est conscient de cette réalité que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, organisera le sommet Action Climat le 23 septembre 2019 en marge de l’assemblée générale de l’ONU, afin de relever les défis qui se posent à la planète.

Ce sommet constituera une étape déterminante dans la coopération politique internationale et incitera de vastes mouvements de soutien au cœur de l’économie réelle. Ensemble, ces évolutions enverront des signaux politiques et commerciaux puissants et donneront un nouvel élan à la « course vers le sommet » entamée par les pays, entreprises, villes et sociétés civiles; élan nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable.

Alors que les températures ont atteint des records dans certaines régions du monde et que les deux dernières décennies ont été les plus chaudes jamais enregistrées, il est plus que jamais temps de concrétiser les mesures de l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable, car ce sont les fondations des efforts mondiaux pour combattre les changements climatiques. Le but de ce sommet sur le climat 2019 est donc de mettre au défi les Etats et de les pousser à agir dans les domaines comme: la transition énergétique, le financement de l’action climatique et tarification du carbone, la transition industrielle, les solutions fondées sur la nature, les villes et action locale et la résilience.

Pour l’Afrique, continent aux émissions très faibles, ce sommet sera l’occasion de rappeler aux pays pollueurs le respect de leur engagement de financement de la lutte contre le changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars d’ici 2020, car le changement climatique aura plus d’impact sur ce continent que sur les autres. Avant l’Accord de Paris, 189 pays, y compris tous les pays africains, avaient soumis un plan climat national, connu sous le nom de Contribution prévue déterminée au niveau national, qui indique ce qu’ils allaient faire pour lutter contre le changement climatique, et ce qu’ils feront en plus si un financement leur est offert. A Paris, les pays avaient convenu de soumettre tous les cinq ans des plans mis à jour,  qui détailleront les activités et les efforts menés  pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Chaque plan devrait être plus ambitieux que le précédent. 

Ce sommet sera aussi l’occasion de faire un bilan de ces plans d’action en faveur du climat conformément à l’Accord de Paris, car pour l’heure de nombreux experts estiment que la somme de ces plans est insuffisante pour limiter la hausse du réchauffement climatique à un niveau largement inférieur à 2°C. Les pays doivent impérativement renforcer leurs stratégies pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’Accord de Paris et rehausser leurs ambitions pour lutter contre les changements climatiques. En conclusion, le prochain sommet sur le climat de l’ONU devra permettre de jauger la détermination et la volonté des acteurs climatiques à contraindre les pays à prendre leurs responsabilités pour la survie de l’humanité.


Boris Karl Ebaka