Les Dépêches de Brazzaville



CNSA : Olenghankoy dénonce la campagne de dénigrement de l’institution


Le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) a porté plainte depuis juin 2020 à propos des allégations de détournement des fonds lui attribuer. Au cours de sa plénière du mardi 20 octobre  en son siège sur l’avenue Lukusa dans la commune de Gombe à Kinshasa, sous la conduite de son président Joseph Olenghankoy, cette structure d’appui à la démocratie s’est à nouveau attardé sur une « campagne de dénigrement » faisant justement état de détournement de fonds en son sein.

« Le CNSA tient à dénoncer ce jour la campagne de dénigrement concocté et orchestré par certaines personnes mal intentionnées concernant une prétendue affaire de détournement de fonds. C’est pourquoi en date du 13 juin 2020, par le truchement de son avocat conseil, le CNSA avait déposé une plainte pour imputation dommageable et dénonciation calomnieuse à l’Office du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, laquelle plainte a été confirmée le 4 juillet de l’année en cours par son président », indique le communiqué de presse du CNSA, cosigné par le président Joseph Olenghankoy et le rapporteur Valentin Vangi. Et le communiqué continue : « Pour s’en convaincre, le procureur général près la Cour de cassation a saisi le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete dans ses correspondances lui adressées sous le numéro 2963/D.023/7069/PGCCAS/SEC/2020 du 6/8/2020, et le numéro 3651/ D.023/7069/PGCCAS/WB/2020, du 7/9/2020 ». Le dossier étant donc en instruction, le CNSA trouve malsain de faire un quelconque commentaire sur cette affaire.

Pour rappel, l’Observatoire de la dépense publique (Odep) avait déposé à la Cour de cassation quelques mois auparavant le dossier d’un présumé détournement de plus trois millions de dollars américains au CNSA. Dans son rapport, l’Odep avait évoqué le détournement des primes des membres de la plénière du CNSA, une mauvaise gestion des frais de fonctionnement de l’Institution, l’abus de pouvoir, etc. Le dossier, selon les services de l’Odep, avait été transmis à la police judiciaire des parquets pour enquêtes. « Le procureur général près la Cour de cassation a demandé à la police judiciaire des parquets d’entamer les enquêtes sur le détournement présumé de trois millions USD du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral en RDC (CNSA) », affirmait-on à l’Odep. Et la police judiciaire devait faire rapport à la Cour de cassation afin de poursuivre la procédure judiciaire.

Au CNSA, l’on répliquait que le dossier manquait de cohérence et ressemblait plutôt à de l’acharnement pour des raisons inavouées.  L’Institution a fonctionné pendant plusieurs mois sans frais de fonctionnement. Déjà en juin lorsque l’Odep déposait le dossier à la Cour de cassation, le CNSA rejetait à bloc ces allégations. « Dire qu’il y aurait malversation financière au CNSA est une affabulation. Depuis l’installation du CNSA, les membres n’ont jamais reçu un salaire. C’est de novembre 2017 à septembre 2019 que le CNSA a reçu 200 millions de francs congolais comme frais de fonctionnement. Face à cette situation qui mettait en mal les membres, ces derniers se sont réunis en plénière en novembre 2017 et ont décidé de prélever sur les frais de fonctionnement une prime pour des raisons humanitaires », arguait le rapporteur Valentin Vangi du CNSA au cours d’un point de presse à Kinshasa. Et il précisait : « L’allocation de ces frais de fonctionnement n’a jamais été régulière. Depuis novembre 2019 à ce jour, le CNSA n’a plus jamais reçu ces fonds. La gestion de ces frais de fonctionnement a fait l’objet de deux missions de reddition des comptes dont les rapports sont disponibles au bureau du CNSA. À la différence des autres institutions qui reçoivent une partie de leurs dotations en numéraires, les frais de fonctionnement du CNSA sont payés par voie bancaire et sont traçables ».

Outre cette affaire de détournement, la plénière du mardi 21 octobre du CNSA s’est aussi penché sur les tensions et escalades verbales observées au sein de la classe politique. « En ce qui concerne la situation politique du pays, le CNSA prône le rapprochement et le dialogue entre les parties prenantes », a conclu le communiqué de presse sur la plénière de mardi dernier de cette institution d’appui à la démocratie en République démocratique du Congo.


Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Joseph Olenghankoy, président du CNSA