Les Dépêches de Brazzaville



Concert de l’Olympia annulé : les combattants font taire Héritier Watanabe !


Résultat de recherche d'images pour "Héritier Watanabe"Les choses se gâtent de plus en plus pour les artistes musiciens congolais après l’annulation le 15 juillet du concert d’Héritier Watanabe programmé à l’Olympia de Paris. Une situation qui scelle le sort des artistes musiciens congolais qui, déjà, peinent à retrouver leur marque en Europe où ils sont interdits de concert jusqu’à nouvel ordre. Les combattants, ces Congolais résistants de la diaspora, ne leur pardonnent pas leur accointance avec le régime en place en RDC. Présentés comme soutiens au régime de Kinshasa, les musiciens congolais sont honnis par une large frange de leurs compatriotes vivant en Europe. Samedi sur la place de Paris, dans le secteur de la place de l’Opéra (IXe), ils se sont livrés à des scènes de violence dans le but d’empêcher la tenue du concert de la « Team Wata ».

Alors que la veille, tout paraissait baigner dans l’huile, Héritier Watanabe et son groupe étaient surpris par la mobilisation des combattants amassés dans les rues autour de la salle de l’Olympia. À quelques heures avant le concert, soit avant 17 heures, la horde des combattants a déferlé sur la place de l’Olympia. Ils étaient plusieurs à manifester devant la salle parisienne à grand renfort des slogans anti-régime obligeant la police anti-émeute à se tenir sur leurs gardes, rapportent des témoins. En un temps deux mouvements, il s’en est suivi des accrochages entre les combattants anti et pro-concert. Les premiers, un peu plus nombreux, prendront le dessus sur leurs compatriotes qui pensaient protéger l’artiste en repoussant toute velléité d’annulation du concert.

Dans la foulée, des poubelles ont été incendiées et une voiture a été volontairement mise à feu par ses occupants. L’atmosphère devenait pratiquement intenable sur le site livré à la merci des combattants hystériques. Des policiers casqués et en tenue d'intervention ont dû disperser les manifestants à coup des gaz lacrymogènes. À l’intérieur de la salle, les artistes présents étaient obligés de se mettre en quarantaine. Pris de peur, les tenanciers des bistrots et autres échoppes jouxtant la salle parisienne ont dû fermer. Un communiqué de la Préfecture de police de Paris tombé dans la foulée annoncera l’interdiction du concert à la grande satisfaction des manifestants. Les autorités parisiennes ont évoqué des « débordements inacceptables » sur la voie publique. La décision du préfet de police, Michel Delpuech était sans appel.

Pour sa part, l’Olympia s’est excusée pour cette « annulation administrative » du concert présentant les manifestants comme des « opposants au régime congolais ». Satisfaits de ce dénouement, plusieurs manifestants ont laissé éclater leur joie. « Nous nous sommes levés contre les accompagnateurs du pouvoir d'occupation ! Et qui sont ces accompagnateurs ? Ce sont les artistes musiciens ! », a lâché l’un d’eux. Et un autre de renchérir : « Parce que les gens meurent là-bas au Congo, nous on ne veut pas danser et chanter ». L’épisode Watanabe à Paris relance la problématique de l’interdiction de production en Europe dont souffrent les artistes musiciens congolais. Après la déconvenue subie par Fally à la Cigale, c’est au tour d’Héritier Watanabe de faire les frais de l’obstination de la diaspora congolaise à ne pas laisser quartier libre aux artistes musiciens de souche sur la scène européenne. Pour combien de temps ?    


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Héritier Watanabe