Les Dépêches de Brazzaville



Congo-FMI : Clément Mouamba annonce la signature de la lettre d’intention


Devant la chambre basse du parlement, Clément Mouamba a été clair. Le Premier ministre a fait savoir que le programme avec le Fonds monétaire international (FMI) traîne un peu, certes, mais cela n’est pas pour autant dire que le gouvernement a baissé les bras. L’exécutif, a-t-il précisé, travaille méthodiquement, en toute responsabilité pour y aller avec certitude, parce que, selon lui, il s’agit d’une affaire de "gros sous"’.

« Depuis deux mois, le président de la République s’est investi personnellement avec les grands financiers internationaux pour notre situation économique. Avec le Fonds monétaire international, le processus traîne parce qu’il s’agit d’un programme délicat, concernant les gros sous. Nous devons le faire avec responsabilité. Je tiens à vous informer que dans le cadre de ce programme, le gouvernement vient de signer la lettre d’intention », a affirmé le Premier ministre.

Clément Mouamba a signifié aux députés que la signature de cette lettre d’intention constitue une phase cruciale dans le processus de négociations avec l’institution fincancière internationale. Il s’est dit serein et optimiste quant à l’aboutissement heureux de cet accord qui devra déboucher sur la mise en place d’un programme d’ajustement structurel, destiné à soutenir l’économie nationale et la dette.

« Notre combat est avant tout de stabiliser l’économie nationale. Nous travaillons tous les jours avec les Traders pour cela et sommes persuadés d’obtenir gain de cause. Les choses s’annoncent déjà bien. Cette année, notre croissance est bonne, elle sera autant l’année prochaine », a assuré le Premier ministre.

Les députés restés sur leur faim

Répondant à la question du député Pascal Tsaty Mabiala sur les arriérés dus aux pensionnés de la Caisse de retaire des fonctionnaires et autres structures émargeant au budget de transfert, le chef du gouvernement n’a pas convaincu le grand nombre d’élus. Il a indiqué qu'à cause de la crise qui sévit actuellement dans le pays, le gouvernement ne se contente actuellement que de payer, à la limite, les salaires des fonctionnaires. Toutefois, il a conscience d’autres charges, allusion faite aux conseils municipaux et départementaux ainsi qu’à certains hôpitaux et aux étudiants qui cumulent, à ce jour, plusieurs arriérés de salaires. Il n’a cependant rien dit si l'exécutif pouvait leur verser même un salaire dans les jours à venir.

« Nous sommes obligés de procéder ainsi, parce que s’il s’agit de payer tout le monde au même moment, on le fera peut-être après cinquante jours », s'est justifé le Premier ministre.

Sur l’épineuse question de l’érosion de Ngamakosso, dans le sixième arrondissement de Brazzaville, Talangaï, Clément Mouamba n'a pas aussi convaincu la représentation nationale. Il s’est étalé en long et en large sur la question mais sans proposer une solution idoine et urgente, comme attendent impatiemment les habitants de cette partie de Brazzaville avant la saison des pluies. Le chef du gouvernement a seulement affirmé que 3,5 milliards F CFA étaient inscrits pour amorcer les travaux mais jusque-là rien n’est débloqué.

A propos de l’opération ‘’Santé pour tous’’, par contre, le Premier ministre n’a pas voulu faire de commentaire sur le sujet, au grand regret du chef de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala, auteur de la question.

Répondant, pour sa part, à la question sur les éléphants qui dévastent les plantations des villageois à Bambama ainsi qu’à Kellé et Mbomo, dans la Cuvette ouest, la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a souligné que la procédure d’indemnisation était en cours. Elle a rappelé que de 2006 à 2017, les dommages causés par les pachydermes sont estimés à plus de neuf cent cinquante millions F CFA. La somme tant attendue n’a toujours pas été débloquée.

Le ministre des Affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, a, pour sa part, éclairé la lanterne des députés sur les raisons qui ont conduit le gouvernement à refuser de leur attribuer les passeports diplomatiques. Sa collègue  en charge du Plan et de l’intégration régionale, Ingrid Olga Ebouka Babackas, s’est défendue sur la léthargie constatée dans l’organisation du recensement général de la population et de l’habitation. Elle a martelé que pour organiser cette opération, il faut environ neuf milliards FCFA. Les partenaires sont prêts à apporter leur soutien mais le gouvernement peine à verser sa quote- part.

Hugues Ngouélondélé, en charge des Sports, Emile Ouosso de l’Equipement et de l’entretien routier et bien d’autres membres du gouvernement ont aussi justifié la gestion de leurs départements ministériels.


Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

1-Clément Mouamba répondant aux questions des députés/ Adiac 2-Une vue des membres du gouvernement lors de la séance des questions orales/Adiac