Les Dépêches de Brazzaville



Coopération : l’OIM renforce les capacités du gouvernement congolais dans les stratégies de mobilisation et de gestion de la diaspora


Créée en 1951, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est la principale organisation intergouvernementale active sur la scène migratoire. Le programme Migrations pour le développement en Afrique (Mida), qui est son programme de renforcement des capacités institutionnelles, vise à faciliter le transfert vers les pays d’origine des ressources et des compétences vitales acquises par la diaspora africaine.

En ce qui concerne le Congo, il s’agira précisément à travers l’implantation du programme Mida de répondre par cette mobilisation aux défis de carence en ressources humaines auxquels le Congo-Brazzaville fait face dans deux secteurs prioritaires, la santé et l’enseignement supérieur.

Pour ce faire, un processus pilote de mobilisation effective de la diaspora congolaise en France sera mis en œuvre dans la perspective qu'elle apporte sa contribution au développement du Congo-Brazzaville, plus particulièrement dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Il s’agira, entre autres, d’apporter son appui technique à la cellule de mobilisation de la diaspora, d’organiser un atelier de formation sur la gestion et mobilisation de la diaspor, d’organiser un recensement et identifier les experts de la diaspora, d’élaborer un répertoire des besoins en ressources humaines dans les institutions ciblées, et d’organiser des missions temporaires d’un mois de dix experts de la diaspora.

Prenant la parole au cours de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le chef de bureau de l’OIM Congo, Gilbert Mboungou, a déclaré que c’était à la demande du gouvernement du Congo que l’OIM avait déclenché le programme MIida Congo-Brazzaville 2014, alors que l’OIM est présent depuis longtemps en Afrique avec le Mida-Afrique de l’Ouest, le Mida des Grands-Lacs et le Mida Afrique de l’Est. Ainsi donc, le Mida-Congo va précisément répondre aux défis de carence en ressources humaines auxquels le Congo fait face à court terme dans les deux secteurs préalablement cités.

Le projet est mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement de la République du Congo et les associations de la diaspora congolaise établie en France. C’est donc à ce titre que, sous le haut patronage de l’ambassade du Congo en France et de l’OIM-Paris, le forum de la diaspora congolaise en France a été organisé à l’hôtel Opéra-Cadet le 5 avril2014. Il avait pour thème « L’engagement de la diaspora congolaise pour le processus du développement du pays ». Plusieurs présidents et délégués des associations congolaises de la diaspora ont participé à cet important forum. Au nombre de candidatures volontaires enregistrées à ce jour, ils peuvent donc dire que le message est bien passé.

Le projet MIDA, vivement souhaité

Édith-Laure Itoua, conseillère du président de la République, chef du département des Congolais de l’étranger, a éprouvé un réel à voir ce projet mis en œuvre. Cela été laborieux, a –t-elle déclaré, avant de pousser un ouf de soulagement : « Nous y sommes, et je suis heureuse qu’on puisse enfin commencer le projet Mida au Congo. Je souhaite que ce programme soit une réussite et surtout qu’il devienne pérenne, parce que le but de ce projet pilote, c’est que le Mida s’installe au Congo, et c’est là qu’on dira qu’on a tenu notre pari et fait notre travail. »

Puis elle a manifesté la vive envie que les gens qui participent à cet atelier en tirent des connaissances, des capacités réellement renforcées pour qu’on puisse détecter les besoins qu’il y a dans les départements ministériels du Congo et choisir les bons experts dans la diaspora congolaise pour venir subvenir à ces besoins-là, renforcer ces capacités : « Notre souhait est que vous, participants, vous puissiez vous approprier toutes ces connaissances, les mettre en pratique afin que le Congo puisse disposer d’un pool de personnes ressources capables de transmettre les connaissances acquises durant cette session de formation à leur collègues respectifs pour bien gérer à long terme le programme futur de mobilisation de la diaspora. »

Paul Alexandre Mapingou, ambassadeur itinérant, chef de cellule de mobilisation de la diaspora congolaise, conseiller à la mondialisation du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a expliqué que le gouvernement de la République sous l’impulsion du président Denis Sassou-N’Guesso avait clairement exprimé et manifesté sa volonté politique de faire contribuer et participer toutes les filles et fils de la diaspora congolaise à l’œuvre commune du développement et de la construction pérenne du Congo.

« Former, se former et surtout bien former et bien se former tant les évolutions dans notre village planétaire sont si rapides qu’elles nous imposent une adaptabilité qui exige de nous tous une vigilance et une mise à niveau quasiment quotidienne. Cette initiative de l’OIM qu’est le Mida tombe à propos, et le partenaire de cet atelier a été, est à nos côté, et a toujours rapporté sa contribution, son savoir-faire, en un mot son expertise. C’est ici l’occasion de lui témoigner toute notre gratitude et de lui présenter nos vifs et sincères remerciements. »

Tout comme Édith-Laure Itoua, Paul-Alexandre Mapingou a souhaité qu’au regard des communications programmées les participants à cet atelier s’imprègnent d’un maximum d’informations et de connaissances et qu’ils en fassent le meilleur usage possible afin de créer une nouvelle dynamique d’échanges, de créativité, de responsabilité et de fraternité. L’implication tous azimuts de la diaspora à prendre sa place, toute sa place à l’essor du Congo, est un vœu ardent qu’ils ont tous formulé.

Notons que l’OIM est dirigée par William Lacy Swing et a pour siège Genève, Mme Carmela Godeau étant la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les participants à l’atelier Mida. (© DR) ; Photo 2 : Madame Édith-Laure Itoua venant de délivrer son message. (© DR)