Les Dépêches de Brazzaville



Couleurs de chez nous: Arrêts à la congolaise


En effet, hier, le transport urbain était exploité selon des itinéraires bien définis en termes de lignes, comme dans bien de villes modernes. Ceci : avec des abribus agréables. C’est à ces lieux que les autobus avaient le droit de stationner pour débarquer ou embarquer les passagers. La règle ne souffrait d’aucune violation ni de la part des privés ni de celle de l’Etat.

On pensait qu’au fil des années, les choses allaient s’améliorer. Au contraire,  les Brazzavillois rament à contre-courant de l’évolution de la vie. Conséquence : on assiste à un désordre en matière d’arrêts de bus. Chacun fait à sa tête en marchant même sur le code de conduite. De plus en plus, des autobus s’arrêtent en pleine chaussée pour embarquer ou débarquer. Des actes qui ajoutent à l’embouteillage tant décrié.

À Brazzaville, le phénomène est en vogue de voir un taximan s’arrêter au milieu de la chaussée, obligeant le « client » à avancer, à se pencher et à lui dire sa destination. Et souvent, le taxi démarre en trombe en laissant le « client » ainsi penché et à la merci des autres « chauffards ». Un exercice, pour ne pas dire un comportement, dont on s’accommode faute de sanctions. Mais une pratique qui déconcerte les touristes et autres personnes étrangères.

À cette profusion d’arrêts informels, et souvent bizarrement dénommé (on y reviendra), il faut souligner ce langage de signes qu’affectent les contrôleurs de bus. Et leurs chauffeurs. Tantôt ils agitent le bras droit, sur le toit du bus, vers la gauche pour montrer la direction tantôt ils le sortent et l’agitent vers la droite pour une direction que les passagers en attente connaissent à priori. Parfois, c’est un doigt que l’on pointe pour solliciter des passagers dans une volonté affichée de ne pas marquer d’arrêt.

Ce jeu pénalise bien de nouveaux arrivants dans la ville. Car ceux-ci ont de la peine à interpréter ces mouvements de mains et de bras.

 


Van Francis Ntaloubi