Les Dépêches de Brazzaville



Couverture sanitaire ‎universelle : l’OMS appelle les dirigeants du monde à se mobiliser


« Je reviens d’une mission en République démocratique du Congo avec le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour faire le point sur la riposte à la flambée de maladie à virus Ebola. J’ai pu constater une nouvelle fois qu’Ebola n’est que le symptôme d’un problème plus profond. Quand les gens n’ont pas accès aux services de santé ou que ces services sont de mauvaises qualité et ne répondent pas à leurs besoins, les maladies peuvent se propager et faire des victimes.  C’est la raison pour laquelle la réunion de haut niveau sur la CSU qui se tiendra lors de l’assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre, est importante », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tedros Adhanom Ghebreyesus a ajouté que c’est une occasion historique pour les dirigeants du monde de réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour faire en sorte que personne ne soit privé des services de santé dont il a besoin, simplement parce qu’ils ne sont pas accessibles ou parce qu’ils dépassent ses moyens.

Spécifiant le bien-fondé de cette rencontre, le responsable de l’OMS a souligné qu’en 2015, les dirigeants mondiaux s’étaient engagés à instaurer la Couverture sanitaire universelle (CSU) d’ici à 2030, notamment au titre des Objectifs de développement durable (ODD). Ainsi, dans les semaines qui suivront l’Assemblée générale, l’OMS et ses partenaires publieront la dernière version du rapport mondial de suivi sur la CSU.

« D’après un constat fait, il ressort que nous progressons trop lentement pour atteindre cette cible. Car, beaucoup de gens n’ont toujours pas accès aux services de santé essentiels ou sombrent dans l’extrême pauvreté parce que ces services coûtent trop cher. En ce mois de septembre, tous les pays signeront une déclaration sur la santé d’une ampleur sans précédent », a assuré le directeur général de l'OMS.

Un choix politique et économique

Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, la CSU est aussi un choix économique avisé. D’autant plus que les pays qui investissent dans la santé créent une base propice à des gains de productivité et à la croissance économique. Car, quand on est en bonne santé, on peut s’instruire, gagner sa vie, travailler et créer. Ainsi, les retombées pour les entreprises, les économies, les individus, les familles, les communautés et les pays seront énormes.

« Mon message à la réunion de haut niveau sera clair.  Parce que la CSU est un choix politique. J’invite donc tous les dirigeants du monde à faire ce choix, tout d’abord en participant en personne à cette réunion et en contribuant à en faire un succès », a-t-il précisé, avant de signifier que l’OMS est résolue à seconder les pays sur le chemin de la CSU, en leur fournissant un appui stratégique et une assistance technique.

Ces efforts s’appuieront sur des initiatives comme le mouvement mondial CSU-2030, qui vise à renforcer les systèmes de santé et le partenariat. Pour ce faire, un dispositif sera mis en place au niveau des pays pour fournir une expertise technique, renforcer les capacités et faciliter le dialogue stratégique.

Insistant sur la nécessité d’une contribution des Etats, le responsable de l’OMS a indiqué que soutenir les pays sur la voie de la CSU et des autres cibles liées à la santé dans les ODD n’est pas que l’affaire de son institution. Outre le rapport mondial de suivi sur la CSU, l’OMS et les onze autres institutions publieront, le 24 septembre, le Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Un plan qui indiquera comment les Etats vont œuvrer ensemble pour atteindre les ODD liés à la santé en harmonisant leurs activités, en progressant plus vite et en rendant compte des résultats obtenus.

« Au sommet intitulé "Action climat" convoqué par le secrétaire général de l’ONU, le 23 septembre parallèlement à la réunion de haut niveau sur la CSU, deux engagements cruciaux seront pris pour la santé, à savoir réduire les émissions de dioxyde de carbone et la pollution atmosphérique et inciter à investir davantage dans l’action pour le climat, la santé publique et le développement durable. Je suis impatient de voir tout le monde à l’Assemblée générale des Nations unies », a conclu Tedros Adhanom Ghebreyesus.

 


Rock Ngassakys