Les Dépêches de Brazzaville



Covid 19. Le déconfinement engagé avec prudence dans certains pays


Un vaccin d'ici à la fin de l'année ? En pleine campagne électorale, Donald Trump a voulu faire souffler un vent d'optimisme quant à une fin possible de la pandémie qui paralyse l'économie planétaire. "Nous pensons que nous aurons un vaccin d'ici la fin de cette année", a affirmé le président américain dimanche soir à Fox News. Des propos qui ont été aussitôt relativisés par de nombreux scientifiques qui considèrent que la découverte d’un vaccin peut prendre des années.

En tout cas, toute la communauté scientifique mondiale est engagée dans une course contre la montre. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), seule la découverte d'un vaccin ou d'un remède permettra de mettre fin à la pandémie qui affecte l'intégralité de la planète au prix d'une récession sans précédent. Une centaine de projets de vaccins ont été lancés à travers le monde, dont une dizaine en phase d'essais cliniques, selon des données diffusées par la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Dans l'espoir de hâter le processus, l'Union européenne a invité lundi à Bruxelles à une conférence mondiale de donateurs pour la recherche, avec le soutien des principaux dirigeants européens. Organisatrice de cette conférence en ligne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espère réunir 7,5 milliards d'euros. D'ici la découverte d'un tel vaccin, le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale restent de mise.

L'heure du déconfinement se poursuit avec prudence
 
Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé avec près de 70.000 décès, les deux tiers des 50 Etats ont commencé à lever ou sont sur le point de lever leurs mesures de confinement, afin de relancer l'économie. Son président a dit tabler sur jusqu'à 100.000 morts au total dans son pays. Sans confinement, ce chiffre aurait pu être de plus de 2,2 millions de personnes, a-t-il souligné.

C'est avec d'infinies précautions qu'une quinzaine d'Etats européens ont à leur tour entrepris lundi d'alléger les mesures de confinement imposées depuis de longues semaines à leurs habitants. A commencer par l'Italie, pays le plus frappé du continent avec près de 29.000 morts, où les habitants sont désormais autorisés à sortir, selon des schémas variant selon les régions. Mais l'urgence n'est pas terminée, a martelé la ministre de l'Intérieur, Luciana Lamorgese. Seule la responsabilité de la population pourra empêcher une deuxième vague estiment les observateurs.

Du Portugal à la Serbie, de nombreux autres pays ont allégé lundi leurs mesures de confinement, l'Autriche, pionnière en la matière, se risquant même à une rentrée scolaire partielle, de même que certains Länder allemands. Les terrasses des cafés et des restaurants ont pu rouvrir en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest. En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées également.

Hors d'Europe, le Nigeria, la Tunisie ou le Liban ont aussi levé lundi certaines restrictions. Mais en Algérie, de nombreux commerces, rouverts la semaine dernière, ont dû fermer à nouveau dans plusieurs régions, dont Alger, en raison du non respect des règles d’hygiène et de la distanciation sociale.

Au Japon, le Premier ministre Shinzo Abe a annoncé lundi la prolongation dans tout le pays jusqu'au 31 mai de l'état d'urgence, le gouvernement jugeant prématuré de le lever face à la progression de l'épidémie de coronavirus, la décrue du nombre de personnes infectées n'étant pas suffisante. Shinzo Abe avait introduit l'état d'urgence à Tokyo et dans six autres régions le 7 avril puis l'avait étendu à tout l'archipel nippon. Il devait prendre fin mercredi.

La pandémie a fait au moins 245.576 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, dont plus de 143.000 en Europe. L'impact économique de la pandémie n'épargne aucun pays.

 


Julia Ndeko avec AFP