Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19 : L’Union Européenne s’accorde sur un plan de soutien incluant 500 milliards d’euros


Face à la pandémie, la réponse européenne doit s'orienter sur trois axes principaux: jusqu'à deux cents-quarante milliards d'euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), un fonds de garantie de deux cents milliards d'euros pour les entreprises et jusqu'à cent milliards pour soutenir le chômage partiel.

Selon l'accord, les prêts, jusqu'à 2% du PIB de l'Etat concerné, soit 240 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro, pourront être utilisés sans condition pour les dépenses de santé et de prévention liées au coronavirus. Un compromis jugé « juste et raisonnable » par le ministre néerlandais Wopke Hoekstra, qui souligne qu’ « un soutien économique du MES hors dépenses de santé restera assorti de certaines conditions ».

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui a plaidé pour un fonds de « cinq cent milliards d’euros environ, destiné aux dépenses d'avenir, limité dans le temps, mais capable d'émettre de la dette commune », a salué un « excellent accord », son homologue allemand, Olaf Scholz, « un grand jour pour la solidarité européenne » et la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, « un accord novateur ».

« Aujourd'hui, nous avons répondu à l'appel de nos citoyens en faveur d'une Europe qui protège, avec des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques semaines », a souligné Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe, réunissant les ministres des Finances de la zone euro.

Ses homologues allemand et néerlandais ont cependant tous deux rappelé leur ferme opposition à toute mutualisation des dettes de leurs pays, refusant de s'inscrire dans une démarche commune avec les Etats très endettés du Sud, qu'ils jugent laxistes dans leur gestion.

Par ailleurs, la brûlante question des « coronabonds », cet emprunt européen commun réclamé par les pays du Sud, en particulier l'Italie, la France et l'Espagne, pour soutenir l'économie à plus long terme après la crise, n'a pas été tranchée.

En revanche, le texte final évoque un futur « fonds de relance  dont les aspects juridiques et pratiques », notamment le « financement », devront encore être définis.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, qui n'étaient eux-mêmes pas parvenus à s'entendre lors d'un sommet le 26 mars, devront encore valider ces propositions.

Une réponse unitaire était d'autant plus indispensable que l’économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.


Yvette Reine Nzaba et l'AFP