Les Dépêches de Brazzaville



Culture ancestrale : la soirée Bimoko fait un retour aux sources


Le Bimoko, ce sont des rencontres, des causeries qui ont pour but de revaloriser la culture et les traditions ancestrales oubliées, de ramener le village en ville pendant toute une soirée autour du feu, accompagnée de boissons locales et de la cola, agrémentée par la sanza, les contes, les poèmes et les citations.

« Il s’agit de réveiller les traditions endormies, de remettre en actif les tissus de différentes tribus congolaises, de montrer les avantages des travaux champêtres, d’aller vers la population villageoise afin de récolter des contes et des devinettes pour les redire à la population citadine. Le Bimoko, c’est le vivre ensemble », affirme Jennifee Leslynna Bery.

C’est dans cette optique que le Bimoko s’est ouvert au quartier Mbami par une chanson que, semble-t-il, les ancêtres adoraient : Amour, « bolingo » en lingala et « zola » en kituba. De même, a-t-on assisté à la déclamation des poèmes de Nji Komidor, ambassadeur et écrivain camerounais, par Grâce Tengo, un honneur rendu à cet homme de culture qui respecte les valeurs traditionnelles et qui est aussi le premier conseiller de l’association Minawa Arts.

Minawa Arts est une association culturelle qui regroupe plusieurs disciplines telles que la comédie, le cinéma, le conte avec marionnettes…Elle a pour but de revaloriser la culture et les traditions ancestrales oubliées. Sa présidente, Jennifee Leslynna Bery, artiste comédienne, conteuse, écrivaine et cinéaste, multiplie les activités pour que le Congo brandisse fièrement à l’extérieur ses traditions enfouies parce que plus personne ne veut les porter. C’est un challenge qu’elle tend à relever en allant représenter son pays à la neuvième édition du festival international de la femme artiste qui se déroulera du 7 au 9 décembre, au Bénin.

Bimoko se déroule, en effet, sous deux volets. Un volet au parloir du Cercle Sony-Labou-Tansi, et l’autre, retour aux sources par le biais d’une caravane de conte de village en village, pour susciter cette union abandonnée qui définissait le Bantou à travers le triptyque : accueillir, loger et nourrir sans demander même le nom à l’inconnu séjournant chez soi...

Le maire de Boko, Laurentine Milongo, comptée parmi les spectateurs, a déploré le fait que l’association n’a pas prévu une descente à Boko Poste pour une activité. Saisissant l’occasion, elle l' a invitée prochainement à y venir pour une autre édition du Bimoko en juillet 2019.

La délégation était composée de Célestin Ganongo, directeur du Cercle culturel Sony-Labou-Tansi, et des artistes membres de l’association, Tanya Makaou, Bourge Khalifa Biziki, Grâce Tengo, Celia Mboukou et du sanziste Pototo.

Une prochaine édition aura lieu, comme de coutume, en début mars 2019 au Cercle culturel Sony-Labou-Tansi. Minawa arts est disponible, assure Leslynna Bery, pour tous ceux qui souhaiteraient accueillir le Bimoko dans leur village afin de faire valoir leurs traditions.


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: Madame le maire de Boko encadrée par les animateurs de la soirée