Les Dépêches de Brazzaville



Cyberdépendance : se couper totalement d’internet devient une utopie


Lorsque le premier objet qu’on recherche au réveil est son smartphone, lorsqu’on retourne au boulot pour aller rechercher son smartphone, lorsqu’on l’utilise quand on s’ennuie et que l’on devienne irritable lorsque son smartphone est hors de portée, lorsque finalement on passe plus de temps qu’on devrait sur son téléphone, cela révèle une dépendance que d’aucuns nomment «cyberaddiction ». Même si le terme fait débat.

La polémique est ouverte. Et les spécialistes de l’internet tentent d’apporter des réponses à ce qui est désormais difficile à faire : se séparer pendant un long moment de son smartphone pour faire autre chose. Si le téléphone intelligent connecté à internet est devenu un « petit bureau » pour beaucoup, en raison des commodités qu’apportent des applications chaque jour proches des utilisateurs, des analyses relèvent néanmoins des inquiétudes sur le bon équilibre dans l’utilisation d’internet.

La dépendance à l’outil numérique devient au cœur des problématiques du droit du travail et santé. Répondre systématiquement aux SMS, consulter son téléphone au moindre bip, stresser à l’idée de ne pas avoir lu un mail, vouloir épuiser des notifications, la peur de rater quelque chose, révèlent bien évidement de nouveaux réflexes qui méritent d’être recadrés. L’efficacité que procure internet y est assujettie, expliquent des points de vue.

Dans un article publié il y a plusieurs mois, « Regards sur le Numérique » revient sur  une cure : Digital detox. Une bonne manière de se « déconnecter pour mieux reconnecter ». Selon le site édité par Microsoft France, le Digital detox a bien des bénéfices indéniables pour « l’attention et la concentration ».

S’accorder « des parenthèses déconnectées », c’est possible

Il s’agit de faire prendre conscience de la dépendance aux outils numériques et, plus particulièrement, au smartphone. Bien que la déconnexion soit difficile en ces moments du tout numérique, certains pays n’hésitent pas d’imaginer un « droit de déconnexion » dans la loi du travail, comme c’est le cas en France. 
En Afrique, considérée comme le nouvel eldorado de téléphones, où vont circuler trois cent cinquante millions de smartphones d’ici à quelques années, la dépendance numérique n’a certainement pas encore fait l’objet d’une étude. La croissance de l’internet mobile, avec les réseaux 3G, a donné naissance à un marché florissant d’applications et de nouveaux utilisateurs.

Faudrait-il déjà y réfléchir à une nouvelle éducation numérique et à un droit à la déconnexion ? Évidemment oui car, les comportements d’utilisateurs friands tendent déjà à dépasser les bornes. On compte, par exemple, plusieurs accidents causés par l’utilisation du téléphone. Des rapports faisant état d’une baisse de productivité au travail en raison d’une forte distraction créée par le smartphone et internet sont cités. Il ne s’agit, éventuellement pas, de l’aliénation du droit à l’information via les nouveaux médias. Mais le problème est de s’accorder des « parenthèses déconnectées », peut-être à certaines heures de travail, à table, dans les transports en commun. Peut-être également désigner des zones sans smartphones et tablettes…
 


Christ Boka