Les Dépêches de Brazzaville



Devoir de mémoire : Jacques Opangault, quarante et un ans déjà de vie sous terre


En se recueillant à sa stèle, le Cercle des Amis du Pool Malebo a voulu honorer la mémoire de feu président Jacques Opangault. Un homme politique très engagé, qui a su inscrire son nom dans les annales de l’histoire politique congolaise depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. C’était pour cette ONG tenue par un groupe de jeunes, une manière d’attirer l’attention de l’opinion nationale sur le souvenir de ce digne fils, comme le pays le fait pour d’autres héros nationaux.

« Par ces rituels commémoratifs, nous voulons puiser dans notre histoire commune les ressources nécessaires nous permettant de bâtir une meilleure société. Jacques Opangault a su, à un moment de sa vie, transcender les chapelles ethniques et partisanes, et faire taire son égo pour privilégier l’intérêt général, à travers l’unité des filles et fils du Congo », a souligné le président de cette association, Paolo Benazo.

Dans le cadre de ces commémorations, « Le Cercle des Amis du Pool Malebo » a fait aussi un don de sang au Centre national de transfusion sanguine (CNTS).

Homme politique accompli, Jacques Opangault, est né le 13 décembre 1907 à Boundji, dans le département de la Cuvette. Il a fait ses études à l’école missionnaire catholique, s’engage en politique peu après la seconde Guerre mondiale et fonde le Mouvement socialiste africain (MSA), un puissant instrument politique qui lui ouvrit d’autres horizons.  

En 1946, le président du MSA est élu à l'Assemblée territoriale, mais manqua d’intégrer l'Assemblée nationale française. Un an plus tard, il est porté au gouvernement, jouant ainsi le rôle de vice-président du conseil gouvernemental.  

À l’issue des émeutes déclenchées par ses adhérents, en août 1959, Jacques Opangault est interpellé puis vite relâché. En 1960, soit un an après, l’homme de Boundji est nommé ministre d'Etat dans le gouvernement de l’abbé Fulbert Youlou. En 1961, il passe vice-président. Un an seulement après, le président du MSA est de nouveau arrêté, juste après le départ de Fulbert Youlou du pouvoir. Ayant trop subi, Jacques Opangault décida enfin de prendre sa retraite politique, avant de succomber le 20 août 1978, des suites d’une maladie.

Le Cercle des Amis du Pool Malebo tient aussi à honorer très prochainement les mémoires d’autres figures historiques de la République, telles que Félix Tchicaya, Stéphane Tchitchélé et Sony Labou Tansi.


Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Paolo Bénazo déposant une gerbe de fleurs au pied de la stèle Jacques Opangault, le 20 août/Photo Adiac