Les Dépêches de Brazzaville



Diplomatie : Antonio Guterres et Moussa Faki attendus à Kinshasa


Une intense activité diplomatique se développe depuis quelque temps à Kinshasa devenue l'épicentre de l’intérêt de la communauté internationale en raison du climat tendu de ces dernières heures caractérisé par des altercations entre des manifestants et les forces de l‘ordre sur fond d’un désamour entre l’autorité politique et le clergé catholique. En l'espace de quinze jours, quatre chefs d’État africains se sont relayés au Palais de la nation pour évoquer avec Joseph Kabila la situation politique en RDC en attente d’organisation, le 23 décembre prochain, des élections présidentielle et législatives censées engager le pays vers la voie de l’alternance. Joao Lourenço (Angola), Denis Sassou N'Guesso (Congo Brazzaville), Ali Bongo (Gabon) ainsi que le nouveau président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa ont, tour à tour, échangé avec Joseph Kabila dans un cadre bilatéral tout en exprimant leur appui au processus électoral en cours en RDC.    

À la suite de ces quatre chefs d’État africains, le président Joseph Kabila s’apprête à  accueillir à Kinshasa deux autres invités de marque. Il s’agit du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat. C’est ce que révèle une source proche des Nations unies qui indique que le président Joseph Kabila a réservé une suite favorable à la sollicitation de ses prochains hôtes. « Une lettre a été envoyée » pour proposer cette visite dans la perspective des élections présidentielle et législatives prévues pour la fin d'année en RDC « et une réponse a été reçue indiquant qu'ils seraient accueillis à Kinshasa dès qu'ils le souhaitent », a soutenu le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric.

Cependant, aucune date n’a été communiquée pour cette visite. Tout ce que l’on sait est qu’elle est imminente et pourrait se concrétiser en fin de semaine. Le secrétaire général de l’ONU qui foulera pour la toute première fois le sol congolais en profitera sans doute pour tenter de tirer au clair le dossier du meurtre de deux experts onusiens assassinés en mars 2017 dans la région du Kasaï alors qu'ils réunissaient des éléments relatifs à l’existence des charniers. Peu de progrès ont été faits jusque-là pour identifier les responsables de ces meurtres malgré des informations transmises par Washington à Kinshasa.


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Antonio Guterres et Moussa Faki