Les Dépêches de Brazzaville



Disparition : l’ACAP rend hommage au général Vo Nguyên Giap


Vital Balla, président de l'ACAP, messager de paix des Nations unies, membre des directions des organisations de solidarité Afro-asiatique et du Conseil mondial de la paix, a rappelé que le défunt a laissé un héritage indélébile dans l’histoire de la libération des peuples opprimés par le colonialisme. « Les héros des peuples sont immortels. Nous rendons hommage à un fils du Vietnam et un héros des peuples opprimés, un des plus grands chefs de guerre de tous les temps et du monde : le général Vo Nguyên Giap. Nous avons été au Vietnam réunifiés après 1975 toujours par l’œuvre de celui dont nous vénérons la disparition après avoir mis en déroute l’armée coloniale française avec tous ses généraux », a-t-il souligné.

D’après lui, au sortir de la Seconde Guerre mondiale à l'occasion de laquelle Brazzaville, capitale congolaise, a inscrit son nom dans l’histoire des peuples héroïques, le système colonial a persisté à vouloir naviguer à contre-courant dans l’histoire de libération des peuples encore opprimés. Vital Balla a d'ailleurs indiqué que les générations montantes devraient se souvenir des célébrités anti-colonialistes en Afrique, parmi lesquelles, Nkwamé Nkroumah, Mohamed V. Ben Bella, Emery Patrice Lumumba, Amilcarl Cabral, Marien Ngouabi, Agostini Neto, Sarora Machel et Nelson Mandela.

Le héros des peuples assoiffés d’indépendance et de liberté est mort

Dans son évocation, le premier ambassadeur d’Afrique noire au Vietnam (1969), Claude Ernest Ndalla, qui rencontra le général Giap à maintes reprises, a rappelé que le nom Vo Nguyên Giap claque comme une gifle administrée à la France coloniale et à son armée. Selon lui, le général défunt avait un nom prédestiné parce qu’en langue vietnamienne, Vo signifie la force et Giap veut dire le bouclier. « Il a eu la force de se battre pour son pays afin de servir de bouclier à son peuple. Aujourd’hui, quand nous célébrons Giap, le nom de Dien Bien Phu vient tout de suite à la mémoire parce que la bataille de Dien Bien Phu a sonné le glas du colonialisme français. Le 7 mai 1954, un peuple colonisé, subjugué et dominé a vaincu par les armes, son colonisateur et son dominateur », a rappelé le cofondateur de l’ACAP.

Cette date, a poursuivi Claude Ernest Ndalla, est importante puisqu’elle montre qu’un peuple déterminé à conquérir son indépendance et sa liberté est invincible ; et la bataille de Dien Bien Phu a une valeur d’exemple et d’encouragement donné au peuple du monde entier à oser lutter pour vaincre. « Le 7 mai 1954, l’armée française est vaincue à Dien Bien Phu, 10.000 prisonniers dont 2.335 officiers et sous-officiers, mais cinq mois après, soit le 1er novembre 1954, l’Algérie, sous la conduite du FNL, entame sa lutte armée qui aboutira à son indépendance en 1962. Nous saluons chaleureusement le général Vo Nguyên Giap et nous disons gloire éternelle au héros des peuples assoiffés d’indépendance et de liberté qui a aussi obligé l’impérialisme américain à battre en retraite en 1975 », a-t-il témoigné. Et Claude Ernest Ndalla de préciser que le général Giap lui disait que la bataille de Dien Bien Phu était non seulement militaire mais aussi psychologique et idéologique.

Pour conclure, Claude Ernest Ndalla a rappelé que la France avait certes colonisé les pays en Asie, en Afrique, mais que son règne triomphant et colonialiste s’était terminé à Dien Bien Phu. « Maintenant il y a bien sûr des soubresauts pour essayer de remettre la France-Afrique sur pied, mais on ne remonte pas le cours de l’histoire. Celle-ci continue à avancer, et tout ce qui est caduc, périmé doit disparaître et laisser la place à ce qui est nouveau. Ce qui est périmé, c’est le colonialisme et le néocolonialisme. Donc, le néocolonialisme va disparaître, avec lui la Francophonie et le reste », a-t-il affirmé.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Claude Ernest Ndalla et Vital Balla pendant la cérémonie. photo 2 : Le général Vo Nguyên Giap. ; crédit photo Adiac