Les Dépêches de Brazzaville



Droits de l’homme : les ex- rebelles du M23 rattrapés par la justice


C’est un véritable pavé que vient de jeter le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) en RDC dans son dernier rapport rendu public le jeudi 9 octobre dans lequel cet organe de l’Onu relance la question de graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par le M23 au Nord-Kivu entre avril 2012 et novembre 2013. Au moment où le gouvernement s’attèle à l’encadrement des combattants de ce mouvement armé bénéficiaires de la loi d’amnistie adoptée en février 2014 aux fins de leur réintégration dans la vie civile, ce rapport onusien recommande l’ouverture d’une enquête approfondie afin que les auteurs des violations des droits de l'homme répondent de leurs actes devant la justice.

Tout en saluant cette amnistie censée permettre aux nombreux membres du M23 de retourner chez eux, l’Onu voudrait voir ceux qui se sont rendus coupables des faits répréhensibles être jugés et punis conformément à la loi. « Ils ne sauraient échapper à la justice », a martelé le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler. L’enquête judiciaire tant réclamée par l’Onu devrait être rigoureuse et impartiale de sorte à débusquer tous les criminels du M23 dont la plupart sont encore dans des camps au Rwanda et en Ouganda. Selon ce rapport de l’Onu, les combattants de l’ancien groupe rebelle auraient tué et violé près de trois cent personnes entre avril 2012 et novembre 2013.

De l‘atteinte au droit à l'intégrité physique ainsi qu’au droit à la liberté et sécurité de la personne, les combattants du M23 s’étaient transformés en véritables bourreaux pour la population dans les localités sous leur contrôle. L’on met également sur leur dos des cas de travail forcé et d'atteinte au droit à la propriété. Le rapport recense toutes ces exactions susceptibles de constituer des crimes internationaux tout en faisant savoir que « le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé ».  

Partie en avril 2012 d'une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée régulière, la rébellion du M23 a été défaite par les FARDC appuyées par la Brigade spéciale de la Monusco début novembre 2013 après avoir érigé un quasi-État dans les zones du Sud du Nord-Kivu sous son contrôle.

 


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les éléments du M23 rendant leurs armes à la section DDRR de la Monusco