Les Dépêches de Brazzaville



Droits humains : l’Adhuc préoccupée par le sort des réfugiés rwandais en République du Congo


Cette communication avait pour objet principal d’éclairer l’opinion sur la situation des réfugiés rwandais au Congo. Le président de l'Adhuc a pour cela demandé au gouvernement d'accorder  une dérogation à ces derniers.

Cette demande, a indiqué, Loamba Moké, s’appuie sur l’article 1 de la Charte africaine adoptée en 1981 qui impose une obligation aux Etats parties en leur qualité d’Etats membres de l’Organisation de l’Unité africaine de reconnaître les droits, les devoirs et les libertés contenus dans la charte. Il a expliqué : « Cette obligation requiert des Etats parties qu’ils entreprennent d’adopter des mesures législatives ou d’autres mesures pour rendre effectifs ces droits, devoirs et libertés », soulignant que l’objectif de cette obligation est de donner un effet juridique à l’application de la Charte africaine dans le corpus juridique national des Etats africains en tant que moyens de promotion, de la protection des droits humains.

Au niveau national le manquement à cette obligation place un Etat partie dans une posture de violation de la Charte africaine. Et d’ajouter : « Une procédure sera engagée au plan continental si seulement si elle ne trouve pas de réponse ».

En effet, le président Loamba Moké a fait savoir que la communauté rwandaise au Congo, a saisi l’Adhuc, une organisation des droits humains congolais pour plaider leur cause. Ce qui est apparu comme point d’achoppement c’est que les refugiés rwandais n’avaient pas été consultés. Ils ont estimé que pendant plusieurs années jusqu’en 2017, aucun d'eux n’avait sollicité de retourner au Rwanda, jugeant les conditions de retour pas propices, ni réunies. Contre toute attente, alors que plusieurs tentatives avaient été essayées, sans succès, quelques Hutus propriétaires des biens et immobiliers de retour au pays se sont vu obligés de fuir une fois de plus le Rwanda. Loamba Moké a signifié que les réfugiés rwandais s’opposent à un éventuel retour considéré comme rapatriement forcé

Signalons qu’un mémorandum de l’Adhuc a été rendu public à l'issue de la conférence de presse.


Guillaume Ondzé

Légendes et crédits photo : 

Au centre le président de l'ADHUC Loamba Moké