Les Dépêches de Brazzaville



Économie : pourquoi l'Afrique doit accélérer la diversification


La clé de l’avenir de l’Afrique, explique-t-il, réside dans sa capacité de diversifier ses activités et d'attirer des investisseurs potentiels. Paul Fokam n’hésite pas de faire appel à d’autres entrepreneurs désireux de gagner des parts de marché au Cameroun ou ailleurs en Afrique. Prêchant par l’exemple, il a lui-même initié plusieurs projets dans les secteurs variés : pharmacie, assurance, leasing, agro-industrie, sécurité, édition, promotion immobilière, logistique et transport. Il contrôle 51% des parts de la Société africaine de participation (SAPA), une entreprise constituée d’un portefeuille diversifié de dix PME qui opèrent dans les secteurs à fort potentiel de croissance. Il dirige également la SAPI, une entreprise immobilière spécialisée dans plusieurs domaines : habitation, bureaux, commerces, hôtels, résidences, services, entrepôts et équipements publics. Paul Fokam est également l’auteur de plusieurs livres portant sur le développement de l’Afrique. Il a créé une maison d’édition, l’Afredit. Il exerce un contrôle sur les éditions françaises Maisonneuve et Larose, appartenant à la SAPA. Enfin, on ne peut passer sous silence l’initiative qui a abouti à la création de Vox Africa, une chaine de télévision panafricaine basée à Londres. Et la liste n’est pas exhaustive.

Une nouvelle Afrique

Depuis 2007, Paul Fokam a commencé à diriger une université privée : PKFokam Institute of excellence. Pour lui, l’Afrique doit compter sur des valeurs sures, capables de l’aider à se développer. Mais il fait un constat décevant. « En Afrique, il y a une insuffisance criante de leaders ». Or, cette carence met en péril le développement de la région et surtout sa compétitivité. Aussi cette université privée basée à Yaoundé, au Cameroun, assure-t-elle une formation dans plusieurs domaines dont les nouvelles technologies, les mines et le management (diplômes d’ingénieur et MBA). Les formations se donnent exclusivement en anglais et respectent les standards des universités américaines. « Il faut à l’Afrique des leaders capables de promouvoir la création de richesses, la culture africaine et l’Afrique ». Pour engager l’Afrique dans la voie du développement, Paul Fokam propose l’émergence des leaders qui répondent à plusieurs critères dont l’intégrité et la culture du travail.

Dans son dernier livre intitulé « Quelle Afrique à l’horizon 2050 ? », Paul Fokam réfléchit longuement à cette problématique. Il se dit partisan des solutions audacieuses, fruit de sa vision sur l’avenir du continent africain. « Tous mes livres, articles et conférences insistent sur une dimension : redonner leur dignité à l’Afrique et aux africains ». Selon lui, il faut à tout prix décomplexer les africains. « L’Afrique ne connaitra la prospérité que lorsque ses fils et filles cesseront de mendier l’aide au développement et de mimer l’Occident ». Il faut une Afrique qui dispose d’une vision claire de son développement. Ensuite, d’autres paramètres viendront s’y greffer, notamment la persévérance et l’envie de réussir. L’idée est de partir avec toutes les chances de réussite. En définitive, l’Afrique de demain devra être une Afrique qui refuse de perdre confiance en elle à tout moment.

 


Laurent Essolomwa