Les Dépêches de Brazzaville



Edgard Diafouka-Bambela : « Djambala est passée des pistes boueuses aux vraies routes »

La célébration des festivités marquant le cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo a lieu le 15 août 2013 à Djambala, dans le département des Plateaux. À la veille de ces festivités, Les Dépêches de Brazzaville ont rencontré le préfet de ce département, Edgard Diafouka-Bambela, qui a assuré que le comité qu’il préside était prêt à abriter l’événement et à offrir une belle fête aux invités

Les Dépêches de Brazzaville : Nous sommes à l’orée de la célébration des festivités marquant le cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo à Djambala. Comment se présentent les préparatifs de cet événement ?

Edgard Diafouka-Bambela : C’est un peu difficile à dire dans le détail, parce que c’est tous azimuts. Chacun en ce qui le concerne met la main à la pâte. Dans cette foulée, il y a les districts, la mairie, la préfecture qui coordonne. Mais, je peux vous dire que dans l’ensemble, tous avancent dans la même direction. Je crois qu’on n’aura pas à se plaindre, lorsqu’il s’agira de défiler le 15 août. Il y a des problèmes également qu’on ne peut maîtriser à 100%. Il s’agit par exemple des logements, de la restauration, du transport. Mais tel qu’on s’est organisé, d’une manière générale, cela se passe bien, et je crois que la fête sera belle.

LDB : Dans le cadre des festivités du 15-Août, souvent couplées à la municipalisation accélérée, il y a un certain nombre de chantiers souvent prioritaires qui concernent directement la fête. Il s’agit par exemple de la résidence du chef de l’État, le boulevard, le stade et bien d’autres… Est-ce qu’on peut dire que toutes ces infrastructures sont prêtes pour le 15 août ?

EDB : Pour ce qui est des infrastructures qui concernent directement la fête, je peux vous rassurer que tout est fin prêt de ce côté-là. La tribune est déjà montée, le boulevard du défilé est fini, le stade est achevé, le chapiteau du banquet est monté. Les autres travaux qui concernent la municipalisation accélérée vont se poursuivre. À propos, il y a même un comité de suivi chargé de vérifier l’état des travaux.

LDB : En ce qui concerne les logements, est-ce que le parc hôtelier est suffisant pour recevoir les invités ?

EDB : Lorsque nous sommes arrivés ici, en 2012 (j’ai été intronisé le 20 janvier 2012), les hôtels, on pouvait les compter… Le parc hôtelier n’était pas important à cette époque-là. Mais avec l’avènement de la célébration du cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo, les ressortissants des Plateaux ont pris à bras le corps ce problème de municipalisation accélérée et de célébration de la fête chez eux, au point où ils ont adhéré comme il le fallait à la vision du chef de l’État. C’est ainsi qu’ils ont érigé des bâtiments dans un nouveau quartier à l’entrée de Djambala. Certes, ce ne sont pas des hôtels, mais cela nous fait un parc immobilier important qui permettra de régler cette difficulté des logements. Ensuite, il y a les hôtels qui existaient déjà et qui ont connu une extension. Il y en a d’autres d’ailleurs qui sont nés, ce qui signifie qu’il y a suffisamment d’hôtels maintenant, mais cela ne veut pas dire qu’on va loger tout le monde dans les hôtels.

LDB : Quel est l’état des lieux dans les autres districts du département ?

EDB : Dans les autres districts, il y a des projets clés qui ont été retenus. Il s’agit entre autres des sièges des sous-préfectures, des hôtels de ville, des résidences des sous-préfets, des maires, des secrétaires généraux des sous-préfectures et des mairies. Ces projets clés seront réalisés dans tous les districts. Cependant, il y aura des spécificités pour chaque district, par exemple Makotimpoko où il n’y a pas de mairie, mais il y a le siège du district et la résidence du sous-préfet qu’il faut construire. En plus de cela, comme c’est au bord du fleuve, il faut absolument draguer le fleuve afin de rendre un peu plus navigables les abords de la cité. C’est un peu le même travail qui se fait à Mossaka. Au niveau du district d’Allembé, par exemple, en plus de ce qui est prévu il y a un problème, celui d’ouvrir un autre accès plus rapide sur Allembé en venant de Boundji. Pour le faire, on est obligé de mettre un bac sur l’Alima pour rentrer facilement à Allembé. Cela pour dire que les projets varient d’un district à l’autre.

LDB : Quelles sont les dispositions qui sont prises pour faire participer les onze districts aux festivités du 15-Août à Djambala ?

EDB : Il y a dans chaque district une sous-commission d’organisation. Ces sous–commissions sont chargées de mobiliser les quotas qui leurs sont attribués. Il y a des districts qui viendront avec trois cents personnes, d’autres deux cents. Les dispositions sont prises dans ce sens-là, notamment avec la location des véhicules, les mettant en route sur Djambala. À Djambala, il y aura un comité organisé pour les recevoir, les loger, les nourrir jusqu’à la fin de la fête. C’est sans compter que parallèlement à tout cela, chaque district devra ravitailler le chef-lieu, car il y aura beaucoup des gens, donc il faut alimenter Djambala en denrées alimentaires. Il y a des districts tels que Mpouya, Makotimpoko, Gamboma qui devraient amener du poisson, d’autres vont amener le manioc, d’autres encore des ignames, de la pomme de terre…

LDB : Le problème de l’eau se pose avec acuité à Djambala. Sera-t-il réglé durant la période festive ?  

EDB : Il est en voie de règlement. Nous avions une première station de pompage d’eau, mais qui ne suffisait plus pour la ville. C’est pour cela qu’il était question de renforcer la capacité de distribution d’eau de cette station avec l’aide de l’ETDE. On a déjà pris les dispositions pratiques, je crois que les installations sont déjà faites. S’il n’y avait pas des travaux de voiries qu’on a fait dans la ville et qui ont nécessité quelquefois la destruction de l’ancien réseau de distribution d’eau, peut-être qu’on aurait déjà procédé à des essais. Il est question de réparer d’abord ce réseau-là, c’est ce qui est en train d’être fait. D’ici-là, on procédera à l’essai pour voir comment l’eau va circuler dans la ville. Mais ce qui est vrai, c’est qu’au 15 août, ce problème sera réglé, tout comme le problème de l’électricité. À propos, en plus du courant d’Imboulou qui arrive, nous avons bénéficié d’une centrale thermique qui est construite pour venir en appui à Imboulou.

LDB : La fête est aussi culturelle. Qu’a-t-on donc prévu dans ce sens ?

EDB : La fête est surtout culturelle, parce que c’est la partie visible de la fête. Si jamais il y a la fête, quelle que soit la manière de l’organiser, il faut qu’il y ait la couleur culturelle, sinon c’est comme s’il n’y avait pas eu de fête. De la même manière que tous ces districts devraient nous amener ce qu’ils ont dans leur terroir, de la même manière, ils devraient nous amener ce qu’ils ont comme couleurs traditionnelles et culturelles dans leurs districts. Il faudrait que cela soit multicolore. Chaque district devrait donc s’identifier à sa tradition et à sa culture. Tout le monde se rendra compte que les Plateaux sont une mosaïque de cultures. Parce que dans le département des Plateaux, il y a les Mbochis, les Tékés (Mbomas, Ndzikous, Koukouyas, Gangoulous,) les Moyes, et les Mbochis. Une fois tous ces peuples réunis, nous aurons une fête multicolore.

LDB : Y a-t-il dans le programme des activités qui pourront faire l’exception du département des Plateaux ?

EDB : Nos invités verront ici ce qu’ils n’ont pas vu ailleurs. Ils verront par exemple une parade de femmes à vélo allant dans les plantations. Il y aura également la parade des danses mais sur le tipoye. Ce qui sans nul doute suscitera la curiosité des gens. 

LDB : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

EDB : Mon vœu le plus cher est que la fête se passe bien. Et si la fête se passe bien, ce sera une façon pour les populations des Plateaux de dire merci au président de la République qui a pensé les honorer, les responsabiliser dans l’organisation du cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo en les dotant de ce merveilleux cadeau que tous les départements attendent. Il s’agit de la municipalisation accélérée qui est une activité d’aménagement du territoire, parce qu’il y a dans cela la modernisation, l’industrialisation qui suivra. Aujourd’hui, on peut partir de Djambala pour Mbon et revenir, alors qu'hier ce n’était pas possible, et pourtant ce n’est qu'à 70 kilomètres. Aujourd’hui, on peut aller de Djambala à Makotimpoko et revenir, bien qu’il y ait une partie qu’il faut faire en naviguant sur la Nkeni et le fleuve Congo. L’accès est devenu plus facile même de Djambala à Abala, de Djambala à Allembé, on peut également faire ces tronçons en aller-retour. C’est donc quelque chose d'extraordinaire, parce qu’aujourd’hui on peut circuler à Djambala comme si on circulait à Brazzaville. Hier, c’était sur des pistes boueuses qu’on passait, mais aujourd’hui c’est sur des vraies routes.


Bruno Okokana