Les Dépêches de Brazzaville



Enseignement supérieur : la première promotion de la faculté d'ingénieurs « ULC-Icam » débute en septembre


L’Icam, école d’ingénieur généraliste, créée à Lille en France, en 1898, et l’université Loyola du Congo avaient officialisé, en novembre dernier, la création d’une entité qui aura pour nom « Faculté d’Engineering ULC-Icam » et qui formera sur le campus de Kimwenza des techniciens et ingénieurs. La formation des ingénieurs durera 6 ans dont 4 ans de tronc commun et 2 ans de Master, avec une option entrepreneuriat pour la moitié de la promotion.

Cette formation, expliquent ses initiateurs, s’inscrit totalement dans la ligne des formations Icam, et tout spécialement celle du nouveau « Parcours Ouvert », axé sur des pédagogies innovantes, soutenues par le digital et les expérimentations, en Fab Lab notamment. « L’objectif étant, à moyen terme et si les conditions locales le permettent, d’intégrer ce site dans la dynamique globale du Parcours Ouvert, qui prévoit des échanges internationaux d’étudiants entre campus Icam, d’un à deux ans », fait-on savoir.

La faculté d’Engineering ULC-Icam constitue actuellement son équipe pédagogique afin de préparer la rentrée 2019. Le père Romain Kazadi sj., ingénieur Icam, jésuite et Congolais dirigera cette faculté tandis que Louis de Montety, directeur du pôle formation professionnelle de l’Icam et ancien directeur du site de Toulouse, a été nommé conseiller auprès du directeur, en lien fort avec le président de l’ULC, le père Ferdinand Muhigirwa.

L’Icam, indique-t-on, investit sur le continent africain depuis 1998 et, via des partenariats fructueux avec les universités jésuites locales, il a pu mettre en œuvre deux sites à Pointe-Noire (Congo) et Douala (Cameroun), qui accueillent aujourd’hui près de quatre cent quatre-vingts étudiants chaque année, dans des bâtiments dédiés, équipés des technologies nécessaires au “campus numérique” et dotés d’une résidence confortable pour les étudiants, à l’image de tous les autres campus Icam. La construction de locaux similaires est également prévue à Kinshasa. Pour ce faire, une levée de fonds est en cours afin de financer ce projet, estimé à 3 millions d’euros dont 2,5 millions pour les bâtiments.

Le choix de l’Afrique centrale

Selon l’Icam, les pays d’Afrique possèdent un fort potentiel de développement avec, de surcroît, des particularités naturelles stratégiques (minerais, forêts, énergie hydroélectrique, pétrole, agro-industrie…) qui favorisent l’implantation de grandes entreprises, recruteurs privilégiés des étudiants. « Même si La RDC a connu une instabilité politique, l’organisation d’élections en fin d’année 2018 devrait permettre le début d’une période plus stable. L’Icam s’appuie sur un partenaire bien implanté en RDC, la Compagnie de Jésus, qui a traversé les décennies dans le pays et a su s’y implanter de manière pérenne », dit-on.

Par ailleurs, explique-t-on, les conditions climatiques d’Afrique centrale sont aussi une formidable opportunité pour des projets de recherche sur les questions environnementales . En outre, poursuit-on, des initiatives très inspirantes peuvent y être menées, comme celle de l’un des chercheurs de l'Icam, à l’institut Ucac-Icam de Douala, qui réalise une thèse sur la valorisation énergétique des déchets agroalimentaires. L’Icam, précise-t-on, est également à l’initiative de la création du réseau IAJES (International Association of Jesuit Engineering Schools), qui fédère les établissements d’enseignement supérieur jésuites à travers le monde, notamment autour de la question de « l’écologie intégrale » défendue par le pape François.


Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'université Loyola du Congo