Les Dépêches de Brazzaville



Entrepreneuriat : Leonidas Mottom plaide pour le concept: « la Sangha économique »


Interrogé par les Dépêches de Brazzaville, après les festivités du 55ième anniversaire de l’accession du Congo à l’indépendance, Leonidas Mottom, a affirmé le 18 août à Brazzaville, que le plus dur reste à faire.

Ainsi, s’appuyant sur son concept Sangha économique, ce Congolais de la diaspora, natif de Ouesso, pense qu’il est temps de poser une bonne réflexion. Les autorités locales devraient prendre le relais de ce qui est amorcé en associant les associations de développement, pour que l’impact des investissements soit réel au sein de la population.

« C’est à nous associations et élus locaux  de prendre le temps d’expliquer aux populations le rôle d’un barrage électrique tel celui de Liouesso. Outre le fait de donner de l’électricité aux populations,  il y a des effets induits qui découlent de la disponibilité de l’énergie », a-t-il déclaré.

Leonidas Mottom, donnant du contenu à la Sangha économique, indique que c’est un mode de penser et d’agir, par exemple, en mettant en avant la route Brazzaville-Ouesso ; et s’organiser afin que le barrage de Shollet devienne une réalité.

«" La Sangha économique" , c’est tout mettre en œuvre, faire pression, organiser des lobbying pour que le corridor numéro 13 (qui partira de Ouesso, en passant par la Likouala jusqu’à la République centrafricaine), soit construit. Nous allons récupérer la plus-value de la RCA et même du Soudan. Car cette route est plus profitable au Congo que celle en cours de réalisation (Ouesso- Sembe-Souanké-Keta Djoum) qui sert plus aux Camerounais », s’est-il justifié.

En effet, 90% des marchandises qui traversent la Sangha proviennent du Cameroun. Les propriétaires des véhicules qui utilisent cette voie sont aussi Camerounais. Ces derniers sont mieux organisés que les Congolais dans le domaine agricole et autres mais n’ont pas de plus-value.

«" La Sangha économique" c’est la construction d’Eco- oïl, le lancement des pépinières de cacao. Il est temps que les ressortissants de la Sangha s’organisent pour parler de la Sangha de demain. Le vrai sujet est comment construire ce département échelonné sur plusieurs années? Nous devons venir en appui des institutions de la République. Voilà ce qui va changer la vie des gens », a précisé le président de l’Association Idée rêve pour le développement de la Sangha.

Le défi de la formation se présente

Aussi, le défi de la formation se présente, dans le cas de l’intégration sous-régionale, à travers la construction des routes d’accès. Les jeunes de Souanké sont moins privilégiés par manque de qualification par rapport aux Camerounais.

« Nous insistons sur le fait de réfléchir sur les effets induits des travaux de la municipalisation, de telle sorte que les jeunes du département de la Sangha soient au rendez-vous du 21ième siècle. Répondre à ce rendez-vous nécessite des formations de pointe pour être au pas »,  propose Léonidas Mottom.

Pour lier la parole à l’acte, Idée Rêve développement pour la Sangha avait mis en place un calendrier dès sa création en 2013, assorti d’un certain nombre d’activités. Avec l’aide de ses partenaires tant publics que privés, l’association affirme avoir atteint, en totalité, ses objectifs.

Pour sa contribution à la municipalisation  de la Sangha, l’association a posé des actes concrets et pratiques. On peut,entre autres, citer : en mars, la formation de 240 femmes sur les beabas de l’entrepreunariat et qui, profitant de la foire, ont exposé leur savoir-faire culinaire, artistique et autres. Une autre formation de 15 jeunes dans le métier du bois, dont deux d’entre eux ont été recrutés et  puis, à l’actif, celle des jeunes filles dans le domaine de l’hôtellerie et la restauration. Elles ont été placées dans les hôtels et restaurants du département. Actives pendant les festivités ,car, détentrices d’un certificat, elles sont maintenant outillées et peuvent postuler  pour des grands hôtels et restaurants à Brazzaville.

« Ces jeunes ont pu fabriquer des bancs, tables- bancs d’une  durée de vie de plus de 30 ans. Nous n’avons pas à dépenser des milliards pour des tables- bancs alors que nous avons du bois et  notre pays regorge  des petites et moyennes entreprises à encourager », s’est réjoui le promoteur.

Pour L’association idée rêve développement pour la Sangha  qui réfléchit sur des questions socio-économiques, la formation est son cheval de bataille. Cependant, elle envisage des projets d’unité au cours desuels, il s’agira de rassembler la population autour des jeux ludiques, tels le scrabble, le  jeu de dame (puissant en terme de réflexion), afin de  créer une certaine convivialité entre les aînés et les plus jeunes.

 

 


Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

photo 1: Leonidas Mottom; photo 2: les menuisiers;