Les Dépêches de Brazzaville



Environnement : les associations Rénaduc et MJDK lauréates de la bourse de Renatura Congo


Le  Réseau national pour le développement durable du Congo (Rénaduc) et la Mutuelle des jeunes du district de Kakamoeka sont deux associations créées en 2016. Les deux organisations ont répondu à l’appel à microprojets lancé en novembre 2018 par Renatura, une ONG de préservation de la biodiversité présente au Congo depuis quinze ans.

Leurs projets, dont la mise en œuvre a été entamée le 1er avril, dureront respectivement quatre et douze mois. Ils ont été présentés au cours d’une cérémonie qui a eu lieu le 29 mars dernier, à l’écocentre de Renatura Congo, au quartier Tchimbamba, dans l’arrondissement 1 Emery-Patrice-Lumumba.

Après la signature de l’accord de partenariat par Laurène Poli, directrice adjointe de Renatura, Christian Ngoma, président du Rénaduc, et Fabrice Makosso Mabiala, président de la MDJK, ont reçu par chèque la première tranche de la subvention au tiers d’un montant total de deux millions francs CFA.

Le projet du Rénaduc, intitulé «Améliorer les conditions d’hygiène des habitants de l’arrondissement Mongo Mpoukou, Vindoulou», vise l’information, l’éducation, la communication et la sensibilisation des ménages, des commerces, des églises et des écoles à la gestion des déchets ménagers. L’insalubrité dans ce quartier a été révélée par une étude menée par cette association, en octobre 2018, dans les CQ 512, 513 et 514. Douze dépotoirs sauvages avaient été recensés et seront donc prochainement nettoyés. Pour cela, il est prévoit la mise en place d’un comité de gestion dans chaque zone ciblée pour organiser des journées de salubrité pendant et après le projet. «Pour faciliter l’évacuation des déchets vers la  décharge municipale, un plaidoyer auprès des autorités publiques et des différents partenaires, comme Averda et SMGC, et bien d’autres, est en cours d’exécution», a informé Narcisse Ngoma, coordonnateur de ce projet.

Quant à la MDJK, son projet porte sur la mise en œuvre de techniques culturales protectrices de l’environnement dans la localité de Tombo, à travers la cultures de   bananes. Il  s’exécutera dans cette localité située dans la  sous-préfecture de Kakamoéka (département du Kouilou) et vise la valorisation des techniques agricoles protectrices de l’environnement par la mise en place d’un champ communautaire de bananeraies, en appliquant des techniques d’agroforesterie en milieu rural. Le projet permettra, à travers des actions de sensibilisation/formation, de lutter contre la déforestation opérée par les habitants qui  pratiquent l’agriculture itinérante sur brulis nécessitant l’abattage des arbres, et les sociétés minières et forestières qui détruisent l’écosystème naturel. Une situation préoccupante révélée par un diagnostic mené en 2017 dans quinze comités de village, a signalé Herman Mabiala, le coordonnateur de ce projet qui va également contribuer à la sécurité alimentaire des habitants et fournir au village une source de revenus qui leur permettra de mettre en place d’autres projets communautaires au sein de la sous-préfecture.

" La société civile, un acteur vital"

Comme les dix autres associations adhérentes de l’écocentre Rénatura, la MDJK et le Rénaduc bénéficient depuis 2018, dans le cadre du programme «Renforcement des capacités des OSC», de formations (montage et gestion de projets, informatique, éducation environnementale), d’un accès à des ressources logistiques (salle de réunion, impression, connexion internet) et d’un accompagnement personnalisé. Leur sélection témoigne de leur progression et de   leur   montée en compétences, a estimé Laurgaël Elenga, chargé dudit programme, qui accompagnera Rénaduc et la MJDK tout au long de la mise en œuvre de leurs projets.

L’attribution de la bourse « Développement durable» s’inscrit dans le cadre du projet de Rénatura intitulé «Soutien aux stratégies locales de renforcement des acteurs du développement durable», pour lequel cette ONG bénéficie de l’appui financier et technique de la Délégation de l’Union européenne  depuis janvier 2018. Laurène Poli a,  par ailleurs,  évoqué  la culture du «faire-ensemble» qui caractérise la coopération entre les instances européennes et l’Etat congolais. «À travers ce projet, notre objectif est de renforcer le rôle et les capacités des OSC de Pointe-Noire et du Kouilou, en tant que structure agissante ; et répondre ainsi à la faiblesse numérique des initiatives locales en matière d’environnement. Nous sommes très fiers de voir cet objectif prendre forme aujourd’hui», a-t-elle laissé entendre.

À la question de savoir pourquoi renforcer la société civile, les membres de Rénatura ont rappelé : «La société civile est un acteur vital dans un pays, elle tient un rôle indispensable au même titre que les institutions publiques ou le secteur privé. Agissant comme un intermédiaire entre ces acteurs, son statut particulier en fait un relais d’expression privilégié pour les citoyens et les communautés. Bien souvent, elle apporte des réponses concrètes à des problématiques difficiles, notamment face aux enjeux environnementaux actuels. Elle contribue à la transformation de la société, en favorisant la prise de conscience des citoyens  sur les problèmes actuels».

Les deux projets sélectionnés pour l’attribution de la bourse s’inscrivent pleinement dans cet état d’esprit.

 


Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1-Photo de famille lors de la cérémonie d'attribution de la bourse de Rénatura 2-La photo de famille avec le Rénaduc 3-La photo de famille avec la MDJK