Les Dépêches de Brazzaville



Faune : le WWF inquiet de la disparition progressive des grands mammifères en Afrique Centrale


Le constat du WWF s’appue sur les résultats d’une étude focalisée sur le Cameroun, RCA, RDC, Gabon et Congo- Brazzaville récemment publiiés par les chercheurs et scientifiques.

Selon cette étude intitulée "Devastating Decline of Forest Eléphants in Central Africa” publiée en mars 2013, et menée par plus de soixante scientifiques dans cinq pays de l’aire de répartition de l’éléphant dans les cinq pays précités, les populations d’éléphants  ont diminué dans les forêts de 62% de 2002-2012 à cause de leur abattage pour l’ivoire.

Pourtant, l’organisme de conservation qu’est le WWF, les scientifiques, les personnes curieuses et les décideurs reconnaissent bien que : « L’éléphant est le disséminateur efficace de certaines espèces telles que le moabi. En effet la germination d’une graine de moabi ne peut avoir lieu que si elle passe par le tube digestif d’un éléphant, lequel sécrète certaines enzymes qui ont pour effet de lever la dormance de la graine ».

Outre les éléphants, le WWF indique que les autres espèces animalières protégées sont menacées par les braconniers pour les prélèvements d’objets tels que les écailles de pangolins, les peaux de panthère, à des fins de consommation ou pour des rites, les perroquets gris à queue rouge, les carapaces de tortues et les autres produits de l’éléphant : queue, crâne, mâchoire etc.

« Les braconniers à col blanc sont fortement impliqués pour l’abattage et le commerce des ivoires. Ces dernières années le pangolin est menacé pour ses écailles qui sont rares. La plus récente saisie enregistrée est de 270 kilos d’écailles », a indiqué Alain Bernard Ononino, responsable  du Programme criminalité faunique à WWF, au niveau de l’Afrique centrale.

Pourtant la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) oblige le Gabon, le Congo et le Cameroun y compris les autres Etats-parties à mettre sur pied une réglementation interne en vue de contrôler le business des espèces menacées d’extinction.

Malgré ces législations il y a dans ces Etats la persistance de la corruption, le trafic d’influence, le favoritisme, les complicités diverses et le détournement des produits saisis.

Le WWF souhaite pour sa part une collaboration renforcée entre les services en charge de l’application des lois  pour combattre la corruption et les infractions assimilées.

Rappelons que le moabi, cité plus haut, ou Baillonella toxisperma est une espèce végétale de la famille des Sapotaceae. Il s'agit d'un grand arbre poussant dans les forêts tropicales humides d'Afrique. C'est l'unique espèce du genre Baillonella. C'est une espèce à multiple-usage traditionnellement utilisée par diverses populations africaines. Il est également commercialement exploité par des exportateurs de bois tropicaux. Il surplombe la canopée jusqu’à près de 70 mètres de hauteur avec un fût de plus de 5 mètres de diamètre. Le Moabi atteint sa maturité  vers 50 ans, et il lui faut environ 600 ans pour atteindre une hauteur de près de 60 mètres et environ 260 ans pour un diamètre de 1 mètre.


Fortuné Ibara