Les Dépêches de Brazzaville



Festival Tazama : la cinquième édition a vécu


En swahili Tazama, ce mot se traduit en français par voir, observer, constater, relever et plus encore, soulignent les organisateurs de ce festival. Tenu autour du thème « Eh bien, riez », la cinquième édition de cette plate-forme de rencontre, d’échange, de partage, de projection cinématographique, d’ateliers participatifs, de soirée de rire et de gala de charité par les femmes a bien voulu démontrer qu’il était possible de transmettre des valeurs à travers le rire.

Ainsi, durant les huit jours du festival, les femmes de Tazama sont allées à la rencontre du public par leurs passions et leurs métiers. Que ce soit par le cinéma, la comédie, le chant ou l’humour, ces femmes (Marie Philomène Nga, Prudence Maïdou, Nastou Traoré, Yvidero, Georgette Paré, Eunice Zunon, Aisha Yamav, Tata Osca, Ruby comédienne …) ont toutes donné un peu d’elles pour construire et fédérer le changement de la société, celui de l’Afrique avant tout par le cinéma. « Ma satisfaction est d’autant plus grande de voir que chacun de nous a pu passer d’agréables moments, un agréable Tazama. La cinquième édition a été et il nous reste à fournir plus d’efforts pour permettre à Tazama de vivre encore de plus beaux jours. Tout soutien est recevable car ce festival n’est pas que mon affaire, mais plutôt celle du Congo, celle de l’Afrique, celle des femmes et des hommes également de tout horizon », a déclaré Claudia Yoka, créatrice et directrice du festival Tazama.

Cette année, la soirée de clôture a distingué Marie Philomène Nga, invitée d’honneur du festival, pour toute sa carrière cinématographique qui fait la fierté de la femme dans ce secteur. « Je suis très heureuse car je ne m’attendais pas à recevoir ce prix. Vive Tazama, vive le cinéma, vive la femme ! », a formulé l’actrice Marie Philomène Nga.

Tazama, c’était aussi une compétition de films documentaires

La compétition de films documentaires, réservée aux femmes, a mis l’accent sur des premiers films, issus d’ateliers ou d’écoles de cinéma, pour offrir des sujets forts avec un regard neuf, ou simplement pour montrer avec une certaine pudeur la solidarité qui existe entre les femmes africaines.

Au total, cinq réalisations étaient en compétition, à savoir "La cajoleuse des moteurs" de Doria Lembe, "Deuxième bureau" d’Herbaut Bandzouzi du Congo Brazzaville, "Matolo" de Fifi Solange Lukusa de la République démocratique du Congo, " Chambre n°1" de Leila N’deye Thiam et " I a wali-Nous les femmes" d’Anne Bertille Ndeysset Vopiande de la Centrafrique.

Après lecture et examen du jury, c’est le film "I a wali- Nous les femmes" qui a remporté cette compétition. Court métrage de vingt et une minutes, il raconte l’histoire des femmes centrafricaines qui se battent à travers une tontine pour réussir leur vie et accéder à une sorte de dignité qu’elles ont du mal à avoir dans un pays en guerre.

Le prix spécial du jury, quant à lui, est revenu à "Matolo" de Fifi Solange Lukusa. Le film parle du combat d’un homme qui, après avoir tout perdu, se résout désormais à survivre grâce au « matolo », terme beaucoup plus employé par les deux Congo pour désigner toute personne qui flatte son entourage pour soutirer quelques sous. Le jury de cette compétition était composé de Hassim Tall Boukambou, Marie-Jeanne Serbin-Thomas, Liesbeth Mabiala et Maxwell Cadevall.

Le film " Il a déjà tes yeux" de Lucien Jean Baptiste a clôturé la cinquième édition 

Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux dans leur vie s’ils arrivaient à avoir un enfant. Un jour, Sali reçoit l’appel qu’ils attendaient depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois, il s’appelle Benjamin, il est blond aux yeux bleus… Il est Blanc, ils sont Noirs. Pour les parents de Sali, c’est le choc ! Dans le film, Marie Philomène Nga interprète le rôle de Mamita, la mère de Sali qui, après maintes oppositions, parviendra à accepter son petit-fils tel qu’il est. D’une durée d’environ 1h 35 mn, ce film était sorti en 2017.


Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Cloture Tazama