Les Dépêches de Brazzaville



Fête de l’indépendance à Djambala : un défilé militaire et civil à hauteur de l’événement


10h30, le public enthousiaste voit le président de la République, chef de l’État, chef suprême des armées, arriver boulevard de Djambala où est organisé le défilé civil et militaire. Il est reçu par le chef d’état-major des forces armées congolaises (CEMG-FAC), le général de division Guy Blanchard Okoï, qui l'invite très respectueusement à passer en revue les troupes d’honneur et celles de la garnison de Gamboma, rangées pour la circonstance, avant que ne soit exécuté l’hymne national, La Congolaise.

« Pour la patrie, nous vaincrons, nous vaincrons, nous vaincrons », pouvait-t-on entendre des troupes, lors du passage en revue du chef de l’État. Cela exprime la disponibilité de la troupe à œuvrer sous les ordres du chef suprême des armées et à se sacrifier pour la patrie, le Congo. Pendant ce temps retentissaient les 21 coups de canon pour honorer le président de la République et ses hôtes.

C’est à 10h50 que le commandant de la zone militaire de défense n° 3, le colonel François Liboko, a demandé au président de la République l’autorisation de commencer le défilé. « Je vous salue ainsi que vos troupes, étendard et fanion, et vous autorise à commencer le défilé », a répondu le chef suprême des armées.

Le défilé militaire pédestre, motorisé et aérien, qui a regroupé 3 361 hommes (dont 2 800 à pied) a débuté par la prestation de la musique principale des FAC, dirigée par le colonel Jean-Marie Ngatséno. Au-devant de la scène, le tambour-major, le capitaine Jean-Bedel Mayembo, toujours égal à lui-même, a manié comme il sait le faire avec maestria sa canne, la balançant tantôt de la main gauche, tantôt de la main droite. Le moment le plus palpitant fut lorsqu’il la projeta à plus de cinq mètres de hauteur sans la faire tomber. C’est un exercice difficile que le capitaine Jean-Bedel Mayembo exécute avec brio, toujours applaudi par les spectateurs.

Après le passage de la musique principale des FAC, le commandant de la zone militaire de défense n° 3, commandant l’ensemble des troupes, est passé lui aussi, de même que le drapeau national symbole de la République, puis le commandant des troupes adjoint, le colonel Louis-Roland Massoukou, commandant la région de gendarmerie des Plateaux. Après ces trois passages est intervenu celui des troupes d’honneur composées de la garde républicaine, du bataillon d’honneur du régiment d’apparat et d’honneur commandé par le colonel Norbert Ekouya-Ngatsé. Ont pris part également à ce défilé les écoles de formation, dont l’école militaire préparatoire Général-Leclerc, l’académie militaire Marien-Ngouabi, l’école nationale des sous-officiers d’active. La gendarmerie nationale, qui a défilé immédiatement après les écoles, était représentée par la garde républicaine, le personnel féminin, la gendarmerie territoriale, et le premier groupement mobile. La police nationale y était également. Elle était représentée par le personnel féminin, le groupe de répression du banditisme, le groupe mobile de la police, l’unité des gardes-frontières, la police des actions spéciales, les unités de sécurité civile (sapeurs-pompiers).

Les FAC, qui ont pour devise « Vaincre ou mourir », ont pris part à ce défilé avec des unités de l’état-major général,  notamment des éléments du bataillon de commandement, de sécurité et des services du grand quartier général, le bataillon des transmissions, le bataillon des sports militaires, des unités de la direction centrale des renseignements généraux avec le groupement de reconnaissance, des unités du commandement de la logistique avec le bataillon de réparation des autos et engins blindés, la direction centrale du commissariat.

Les armés étaient également présentes. Il s’agit de l’armée de l’air, avec la base aérienne 01/20 ; la marine nationale, avec le 32e groupement naval ; l’armée de terre, représentée par le personnel féminin ; la 40e brigade d’infanterie (402e BI, 36e BI, 404e BIR) ; la zone militaire de défense n° 3 ; le 1er régiment du génie ; le groupement paracommando, puis enfin les guides-lignes qui ont marqué la fin du défilé pédestre. Puis est intervenu le défilé motorisé avec les parcs motos de la gendarmerie nationale, de la police nationale, et du groupement paracommando.  Le défilé aérien a été marqué par le passage des hélicoptères de combat, les avions de transport, les avions de chasse et les Mirages.

Le défilé civil

C’est à 11 heures 55 minutes que commence le défilé civil au rythme de la fanfare de l’Église kimbanguiste. Les services de la préfecture de Djambala ont ouvert  le bal. Joliment habillés, les hommes et les femmes constituant ces carrés ont arraché les applaudissements du public.

Les quartiers  de  Djambala, les administrations publiques et privées, les sociétés, les entreprises installées dans les Plateaux et sur l’ensemble du territoire national  ainsi que les peuples autochtones ont pris le relais avant de passer le bâton aux agents des ministères et des directions départementales. Les onze districts que compte le département ont également marqué leur présence par une forte mobilisation.

Un grand coup de chapeau aux ensembles traditionnels du département qui, à travers une chorégraphie exceptionnelle, ont salué la fête de l’indépendance du Congo organisée sur leur terroir. Dans leurs tenues traditionnelles et sur les tipoyes ancestrales pour les uns, leur passage sur le boulevard de Djambala a été un moment très émouvant qui a détendu l’atmosphère des spectateurs, pour le plus grand plaisir du roi Makoko, Auguste Nguempio, et de la reine Ngalefourou qui ont rehaussé de leur présence l’éclat de cette fête nationale.

Les artisans, les agriculteurs et autres acteurs économiques du département ont arraché, eux  aussi,  les applaudissements du public. Parmi eux les récolteurs de raphia,  de pommes de terre et d’ignames ainsi que les chasseurs symbolisés par un homme tenant en laisse son chien habillé en drapeau tricolore. Les ONG et associations n’ont pas voulu être à l’écart de la fête. Elles ont mobilisé leurs adhérents pour la circonstance. Une parade des sapeurs et les communautés camerounaise, centrafricaine et les Congolais de Kinshasa se sont associés à cette ambiance festive.

Une  démonstration de force des partis politiques

À l’exception des partis politiques présidés par des natifs des Plateaux, comme l’Union patriotique pour le renouveau national de Mathias Dzon et du Parti social-démocrate congolais de Clément Mierassa, les autres organisations politiques ont été fortement représentées à cette fête nationale. Auguste-Célestin Gangara-Nkoua a mobilisé ses militants de l’Union patriotique pour la démocratie et le progrès. La Dynamique républicaine pour le développement de Hellot Matson Mampouya a mis le paquet. À côté d’eux, l’Union des forces démocratiques du défunt David Charles Ganao, le Parti républicain et libéral de Nicéphore Fylla de Saint-Eudes, le Club 2002 Parti pour l’unité et la république de Wilfrid Nguesso, l’Union des mouvements populaires de Elvis Tsalissan Okombi, le Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail de la ministre Claudine Munari, le Parti congolais du travail de Pierre Ngolo, le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral de Parfait Kolelas et l’Union panafricaine pour la démocratie sociale de Pascal Tsaty Mabiala.


Roger Ngombé et Bruno Okokana