Les Dépêches de Brazzaville



Fièvre Ébola : aucun cas suspect au CHU de Brazzaville


Les Dépêches de Brazzaville : Depuis quelques jours, une rumeur circule sur un sujet étranger qui présenterais les symptômes du virus Ébola, gardé au CHU de Brazzaville. Confirmez-vous cette information ?

Dominique Obissi : Aucun cas n’a été enregistré au jour d’aujourd’hui. Tout le bruit qui  cour sur le prétendu malade qui se serait évadé est carrément faux. Le malade dont il s’agit ne présentait pas des signes d’Ébola. Il s’agissait plutôt d’un ressortissant camerounais qui faisait une hémorragie digestive liée à l’alcoolisme. Il a regagné son domicile après quelques heures d’observation. Le ministère de la Santé a d’ailleurs fait passer un communiqué pour sensibiliser la population. En ce moment le Congo est sous surveillance pour éviter des cas suspects en provenance d’autres pays. La population doit veiller. Lorsque vous recevez un étranger en provenance des pays où sévit cette épidémie et qui présente des signes de maladie, il faut vite se rapprocher des autorités. 

L.D.B : quelles sont les mesures préventives prises pour protéger la population ?

D.O : le ministre de la Santé a initié une note de service à l’intention des directeurs départementaux et des préfets pour véhiculer l’information sur les mesures à prendre pour mettre la population à l’abri du virus Ébola. Nous avons organisé des réunions conjointes avec la direction de l’aéroport sanctionnées par une note de service, datée du 19 août, sur les mesures à prendre au niveau de l’aéroport où bandes passantes disposées donnent des informations sur cette maladie. Nous avons convenu que les agents de santé qui évoluent au niveau de l’aéroport montent dans les avions à chaque atterrissage pour être en contact avec les pilotes et regarder s’il existe un cas suspect parmi les voyageurs. Ceci, sans compter les fiches de renseignement que chaque passager doit remplir. 

L.D.B : À travers des fiches, le malade peut-il dévoiler son véritable état de santé ? Comment le personnel sanitaire procède-t-il- pour détecter un malade ?

D.O : Même si les passagers falsifient leurs fiches, il y a des dispositions qui sont prises. Car, lorsque quelqu’un fait de la fièvre, on finit toujours par le savoir. En cas de suspicion, l’avion est tracté sur ordre d’AERCO dans une zone adéquate au large et pris en charge par les services de santé, équipés et formés, pour cette situation. Les passagers et l’équipage resteront à bord lors du tractage. Lorsqu’il n’y a pas de suspicion de cas de passagers contaminés pour les vols en provenance de l’Afrique de l’Ouest, un agent du service de santé autorise le débarquement. Par ailleurs, le port des gants pour le déchargement et la livraison des bagages est obligatoire selon les instructions de Congo Handling.

L.D.B : Où sont installés vos services et comment travaillent-ils ?

D.O : Nos services sont dans toutes les frontières. Au Beach de Brazzaville par exemple, nous avons un site installé dans l’enceinte de l’hôtel Cosmos. Sur place, des agents sont positionnés depuis le déclenchement de l’opération « Mbata ya bakolo » et prennent en charge les voyageurs en transit. À ce jour, il n’y a pas un traitement curatif de la fièvre hémorragique Ébola. Le seul traitement c’est l’hygiène : ne pas toucher le patient atteint. Parmi les symptômes cliniques d'Ébola, on peut citer : une forte fièvre au-dessus de 37 degrés, la diarrhée hémorragique, la fatigue intense, les douleurs abdominales, les maux de tête, etc.

L.D.B : quel est votre message à l’endroit de la population ?

D.O : Nous demandons à la population de ne pas paniquer. À ce jour, le Congo n’a pas encore enregistré un cas suspect.

 

 


Interview réalisée par Yvette Reine Nzaba et Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

-Dominique Obissi