Les Dépêches de Brazzaville



Finances: le budget 2020 adopté à l'Assemblée nationale


Dix milliards de dollars, telle est la hauteur du budget de l'Etat pour l’exercice 2020, soumis récemment à l’examen des députés nationaux qui, après un débat houleux dans l’hémicycle, ont fini par l’adopter le 20 novembre. Cette étape franchie, il reste maintenant le toilettage du document par la commission économique et financière de la chambre basse du parlement puis sa transmission au Sénat pour une seconde lecture avant, sa promulgation par le chef de l’Etat.

Comme à l’accoutumée, ce projet de budget n’aura pas échappé à la critique parlementaire, vu qu’il a été relevé à dix milliards de dollars sur des prévisions initiales de sept milliards. Une situation qui laisse perplexes nombre des députés, particulièrement de  l'opposition, qui s’interrogent déjà sur la capacité de mobilisation des recettes internes et même externes, avec cinq cents millions seulement d’appui budgétaire de la Banque mondiale et un milliard d’investissements promis, mais non détaillé.

Dans un contexte socioéconomique où la corruption et l’impunité continuent de s’ériger en mode de gouvernance, un tel objectif passe pour une vue chimérique dans la tête de nombreux députés, d’autant plus que l’ambition affichée reste unique en son genre. « On ne nous dit pas dans ce budget quel est l’apport des partenaires et quelle est la mobilisation des recettes internes », a déploré le député Daniel Safu, qui considère ces prévisions budgétaires comme un saut vers l’inconnue que veut effectuer le gouvernement.

A l’opposé, d’autres députés ont non seulement loué l’initiative du chef de l’Etat d’avoir ajouté trois milliards supplémentaires au projet initial de sept milliards de dollars, mais aussi soutenu le fait qu’il constitue un début de solution aux problèmes du pays. Ils estiment que le pays étant en pleines réformes, ce niveau de budget permettra de les appliquer, particulièrement dans le domaine des finances, de sorte que l’Etat puisse réellement recouvrer, en interne, les ressources qui lui sont dues.       


Alain Diasso