Les Dépêches de Brazzaville



Finances publiques : l’avant-projet de budget 2020 porté à dix milliards de dollars


Le gouvernement a revu à la hausse ses ambitions pour le prochain exercice budgétaire. En effet, la République démocratique du Congo vient d’augmenter son budget annuel avec des prévisions atteignant dix milliards de dollars américains pour 2020. C’est ce qui ressort du Conseil des ministres qu’a présidé le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, le 11 octobre. « Le Conseil a examiné la note méthodologique du ministère du Budget sur la projection des recettes et des dépenses de l’exercice 2020. A ce sujet, le Conseil a levé l’hypothèse d’un budget de dix milliards de dollars américains qui a l’ambition de réaliser les objectifs de la vision du chef de l’Etat et du programme du gouvernement. Parallèlement à cette option, le Conseil a arrêté des mesures d’accompagnement efficientes pour la mobilisation maximale des recettes », précise le compte rendu fait par le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement.

En fait, ces nouvelles prévisions budgétaires viennent requalifier les dernières en date qui fixaient la barre à sept milliards de dollars américains. Une projection estimée faible et en totale déconnexion avec les attentes des Congolais en rapport avec les promesses de campagne faites par le président de la République. Le nouveau projet de loi des finances va être déposé au bureau de l’Assemblée nationale pour examen par les députés nationaux avant de l’envoyer en seconde lecture au Sénat.

Pour gagner ce pari, estiment maints analystes, le gouvernement pourra compter non seulement sur l’implication de toutes les régies financières mais aussi sur les appuis budgétaires de la communauté internationale dont celui de la Banque mondiale qui a pris un engagement ferme d’accorder au pays un don d'un milliard de dollars américains. L’exécutif national peut aussi miser sur les décaissements d'une partie des trois cents millions d'euros promis par la France sur une période de cinq ans.

Le gouvernement est, par ailleurs, astreint à travailler avec ses partenaires pour accroître le taux de croissance en prenant en compte des éléments supplémentaires dans l’évolution de la situation minière. Car, il est établi qu’au moins quinze milliards de dollars échappent au Trésor public chaque année à cause de la corruption, de la fraude et des détournements massifs, à en croire plusieurs rapports d’experts. Le moment est venu de capter cette importante masse financière et de la canaliser vers le compte du Trésor pour qu’elle serve au développement du pays.   


Alain Diasso