Les Dépêches de Brazzaville



Football : les favoris et les prétendants de la CAN 2019


Pour la première fois, la CAN verra la participation de vingt-quatre pays. Les paris sont donc ouverts pour essayer de trouver le successeur du Cameroun, tenant du titre. Voici pour nos lecteurs un aperçu des pays qui font figure de favoris pour la victoire finale, mais aussi des outsiders et des sélections qui, même si personne ne les voit remporter le titre, sont néanmoins à surveiller.

Les deux grands favoris et le joker

Les Lions de la Teranga du Sénégal et les Pharaons d’Egypte, pays hôte, sont les deux grands favoris de cette CAN 2019. Régulièrement cité parmi les favoris pour remporter le trophée, le Sénégal ne l’a jamais conquis. Première nation africaine au classement Fifa (24e), le Sénégal a réalisé une belle campagne des qualifications avec un jeu ultra dominateur. Il faut dire qu’entre Kalidou Koulibaly, Keita Baldé, Idrissa Gana Gueye, Ismaïla Sarr, M’Baye Niang et surtout Sadio Mané, meilleur buteur ex aequo du championnat anglais, les Lions de la Teranga disposent d’un réservoir de joueurs de très haut niveau. Leur sélectionneur, Aliou Cissé, ancien capitaine emblématique de la génération dorée sénégalaise de 2002, tentera d’insuffler à ses hommes la dynamique nécessaire pour aller chercher un premier trophée continental attendu par tout un peuple.

Quant aux Pharaons qui vont évoluer à domicile, ils font figure comme à chaque CAN d’éternels favoris. Et pour cause : non seulement ils détiennent le record de participation à la phase finale de la compétition (vingt-deux), mais ils sont également ceux qui ont le plus de fois soulevé son trophée (sept fois champions, dont trois d’affilée en 2006, 2008 et 2010). Les Égyptiens pourront compter sur leur attaquant vedette, Mohamed Salah, tout juste auréolé d’une ligue des champions avec son club de Liverpool. Le fait qu’ils évoluent à domicile, devant un public réputé fan de football, leur offre inévitablement un statut de favori en puissance.

Le joker camerounais

Il faut toujours se méfier du lion qui dort, dit-on. Souvenez-vous qu’en 2017, il ne faisait déjà pas partie des favoris mais au finish, c’est lui qui s’est hissé sur le trône. Si le Cameroun semble moins brillant qu’à l’accoutumée, il n’en reste pas moins qu’il est le tenant du titre et le duo de techniciens néerlandais Clarence Seedorf et Patrick Kluivert qui dirige cette sélection, il peut compter sur la puissance de son collectif emmené par Andre-Frank Zambo Anguissa (Fulham), Karl Toko-Ekambi (Villareal) et le capitaine Eric Maxim Choupo-Moting (PSG).

Les prétendants en embuscade

Cette liste de nations fait aussi normalement partie des favoris : Maroc, Cote d’Ivoire, Algérie, Tunisie et Ghana.

Maroc : Le Maroc avec Belhanda, Benatia, Amrabat, Dirar, Ziyech, Hakim, possède actuellement l’une des plus belles équipes de son histoire, ce qui en fait un favori sur les tablettes des bookmakers. Mais l’un de ses meilleurs atouts est peut-être son sélectionneur : Hervé Renard, véritable « sorcier blanc » de la CAN. Il est le premier entraîneur à avoir remporté la compétition avec deux pays différents : la Zambie en 2012 et la Cote d’Ivoire en 2015. Mais avant de prétendre au titre, le Maroc devra d’abord s’extirper d’un groupe difficile composé de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud et de la Namibie.

Côte d’Ivoire : Quatre ans après leur dernier succès dans la compétition, les Éléphants se présentent avec un visage renouvelé et des stars montantes comme Serge Aurier, Éric Bailly, Wilfried Zaha ou encore le Lillois Nicolas Pépé. Une nouvelle génération qui a bien l'intention de montrer l’étendue de son talent et ainsi tout écraser en Égypte.

Algérie : Avec sa vedette de Manchester City, Riyad Mahrez en fer de lance de l’attaque, l’Algérie pourrait créer la surprise et rafler le deuxième titre de son histoire.

Tunisie : Une fois encore, les Aigles de Carthage arrivent à la CAN dans un rôle d’outsider plutôt que de véritable favori. Connus pour leur régularité, les Tunisiens n’ont pas raté une seule phase finale de la compétition depuis 1994 et ont même été couronnés à domicile en 2004. Leur vedette Wahbi Khazri, auteur d’une excellente saison avec Saint-Étienne, sera l’un des joueurs clés de leur campagne continentale. Le sélectionneur, Alain Giresse, a d’ores et déjà annoncé son intention de rallier le dernier carré. Et plus si affinité ?

Ghana : Systématiquement dans le dernier carré de la compétition depuis dix ans, les Black Stars auront l’ambition d’enfin ramener la coupe à la maison, car leur dernier sacre remonte à 1982. Sauf si les dissensions internes s’en mêlent. Leur attaquant vedette, Asamoah Gyan, avait claqué la porte de la sélection, déçu de ne plus en être le capitaine incontesté. Le président du pays, Nana Akufo-Addo, l’a finalement fait changer d’avis et il devra partager le leadership avec les deux frères Ayew, André et Jordan, pour essayer de ramener le Ghana sur le toit de l’Afrique.

Les outsiders

Il faudra compter avec les Léopards de la RD Congo, cinquième pays africain au classement de la Fifa (51e) et toujours dangereux en Coupe d’Afrique. La bande à Florent Ibenge a toutes les cartes pour aller très loin.

Nigeria : Vainqueurs de leur dernière CAN en 2013, les Super Eagles du Nigeria demeurent un poids lourd continental dont il faut toujours se méfier. Pour sa 18e participation, l’équipe emmenée par Gernot Rohr veut créer la sensation et repartir avec le trophée.

Mali : Les Aigles du Mali se rendront en Egypte avec dans un coin de leur tête, le rêve de remporter le premier titre de leur histoire. « On ne va jamais jouer une compétition avec pour seule envie de faire de la figuration », prévient le sélectionneur Mohamed Magassouba.

Les nations à surveiller

Après neuf années de disette, le Bénin fait son retour en phase finale. La Guinée, pour sa part, croise les doigts pour que sa star, le milieu de Liverpool Nabi Keita, soit remis sur pied à temps pour tirer l’équipe vers le haut. A noter que trois équipes disputeront la CAN pour la première fois : le Burundi, qui s’est payé le luxe d’éliminer le Gabon d’Aubameyang, ainsi que Madagascar et la Mauritanie. Et il serait bien avisé de garder un œil sur les Mourabitounes de la Mauritanie qui ont terminé leaders ex æquo de leur poule d’éliminatoire, provoquant ainsi l’élimination du Burkina Faso, pourtant troisième de la dernière CAN.

Rappelons que sur les vingt-quatre participants à cette CAN, dix pays ont déjà remporté le trophée (Egypte, Cote d’Ivoire, Maroc, Algérie, Ghana, RDC, Afrique du Sud, Tunisie, Cameroun et Nigeria). A présent, bonne fête du football africain à tous et que la meilleure équipe gagne dans un esprit de fairplay.

 


Boris Kharl Ebaka