Les Dépêches de Brazzaville



France : Le Congo très présent à la Journée nationale des diasporas africaines de Bordeaux


Manu Dibango lors de la Journée des diasporas africaines à Bordeaux en partenariat avec les Dépêches de BrazzavilleDans son discours à l’assistance, l’ancien Premier ministre français a eu ces mots concernant la ville qu’il dirige : « Bordeaux doit renforcer son temps d’avance et tisser au mieux ses liens étroits qui l’unissent historiquement  au continent en plein développement. Bordeaux et l’Afrique partagent une communauté de destin basée sur des liens historiques, culturels, économiques, universitaires et humains. Ces liens constituent un atout pour accroître la visibilité et l’attractivité de Bordeaux en Afrique et positionner les acteurs bordelais dans ce nouveau « Temps de l’Afrique » où émergent des dynamiques nouvelles ».

Se confiant à la presse, Pierre de Gaétan Njikam Mouliom,  adjoint au maire de Bordeaux et président du Club Bordeaux Cameroun France, initiateur de la journée des diasporas africaines, a souligné que Bordeaux se doit d’être « autre chose pour l’Afrique qu’une des villes ayant pratiqué la traite négrière jusqu’en 1834…À coup sûr, la ville a inlassablement tissé des liens avec l’Afrique ».  Dans cet ordre d’idées,  la journée des diasporas, a-t-il souligné, est l’occasion de connecter les diasporas africaines, de donner aux nombreux acteurs originaires d’Afrique de s’intéresser à l’évolution du continent ; les mobiliser et accompagner les personnes de sensibilité ou d’ascendance africaine dans le  rôle qu’ils ont à jouer en Afrique.

L’adjoint au maire de Bordeaux a précisé qu’il existe plusieurs manières de faire se connecter ces hommes et ces femmes. « Intellectuellement ; et pour cela il est important qu’ici et là-bas les gens intègrent le phénomène de la diaspora comme étant un des éléments constitutifs de sociétés africaines. Professionnellement ; à leur tour les diasporas doivent intégrer l’horizon continental ». Pour lui, la croissance du secteur privé en Afrique doit capitaliser sur les compétences et les élites de cette diaspora. « Institutionnellement, enfin, car il n’y a pas de véritable développement des jeunes pays africains sans une implication institutionnelle du phénomène diasporique. »

Une vraie place aux institutions et aux professionnels des diasporas qui expliquent la tenue des conférences dans les salons de l’hôtel de ville à la veille de l’inauguration. Des conférences de haut niveau auxquelles ont participé Édith Laure Itoua, conseiller en charge des Congolais de l’étranger auprès du chef de l’État Denis Sassou N’Guesso, fortement applaudie par l’assistance ; Johanna Odonkor Svanikier, ambassadrice du Ghana en France ; Jean-Marie Tallet, du groupement inter-patronal du Cameroun avec la participation de Lionel Zinsou et d’un grand témoin, Denise Epote, directrice Afrique, TV5 Monde.

Précisons que cette année, le thème de cette rencontre portait sur l’innovation en Afrique sous un angle technologique, numérique et sociétal. L’objectif était de réfléchir et échanger sur l’une des dimensions qui constitue aujourd’hui le temps accéléré de l’Afrique : le numérique. Le temps d’une mobilisation citoyenne également à travers les problématiques technologiques.

Plusieurs créateurs et entrepreneurs africains, des animateurs d’incubateurs de start-up, mais aussi des inventeurs ont été invités. Parmi eux,  le Togolais Sénamé Koffi Agbodjinou, dont le groupement Woelab a mis au point une imprimante 3D entièrement construite avec des déchets électroniques, et le Camerounais Arthur Zang, qui a créé, à 27 ans, une tablette capable de faire un diagnostic cardiaque loin des hôpitaux des grandes villes.

 

 

 


Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Manu Dibango lors de la Journée des diasporas africaines à Bordeaux en partenariat avec les Dépêches de Brazzaville Crédit photo : Fredy Mizelet by Flam Image