Les Dépêches de Brazzaville



Fraude minière : des colis de coltan saisis sur un véhicule du HCR à Goma


La fraude minière se porte bien dans la province du Nord-Kivu. C’est le moins qu’on puisse dire au regard de l’interception devenue presque routinière des véhicules transportant des minerais au poste d’entrée de la ville. La dernière en date est celle d’un véhicule du HCR prêté à la CNR. Le camion de marque Land Cruiser a été stoppé par des agents d’immigration au niveau de la grande barrière alors qu’il tentait de sortir de la ville pour une destination inconnue. « Propriété du HCR », pouvait-on lire sur le flanc de ce véhicule qui, à première vue, ne prêtait à aucune suspicion.

Après une fouille minutieuse, les agents d’immigration découvriront le pot-au-rose. Des colis de coltan étaient soigneusement dissimulés en dessous des feuilles de manioc et des régimes de bananes bien visibles, juste pour tromper la vigilance. Il est également fait état de l’interception par des militaires basés à Mubambiro, à 25 km à l’ouest de Goma, le même jour, de deux véhicules d’une ONG internationale transportant des colis contenant du coltan en provenance de Masisi. Au total, douze colis contenant cette matière première ont été saisis mardi à Goma démontrant par-là l’ampleur du phénomène.

Cette saisie est loin d’être isolée et s’insère dans un contexte d’exacerbation de la fraude minière. Les agents commis à la lutte contre la fraude minière ne sont pas à leur premier coup de filet. Quelques jours auparavant, ils avaient réussi à mettre la main sur un véhicule du parquet de grande instance utilisé pour la fraude minière. « Les responsables des services n’engagent pas leurs services lorsqu’ils posent des actions frauduleuses. Ils engagent leurs responsabilités individuelles et seront poursuivis comme individus et vont répondre de la loi », a affirmé Anselme Kitakya, le ministre provincial des Mines. Quant au HCR, il a nié toute implication de son personnel dans cette maffia indiquant qu’il met à la disposition de ses partenaires, y compris l’Etat congolais, les moyens logistiques nécessaires pour leurs activités qu’ils utilisent à leur guise.  


Alain Diasso