Les Dépêches de Brazzaville



Golfe de Guinée : le premier sommet sur la sûreté et la sécurité maritime se tient à Yaoundé


Le principal enjeu de ce premier sommet sur la piraterie maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée est la sécurisation d’un espace jugé vital. Il représente en effet l’une des principales routes maritimes du commerce mondial, mais est en proie à des actes de grand banditisme et de piraterie. L’objectif est d’élaborer une stratégie régionale commune de lutte contre la piraterie maritime dans cette zone.

Au terme des travaux, il est attendu l’adoption d’un mémorandum d’entente sur la sûreté et la sécurité dans l’espace maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, une déclaration des chefs d'Etat et de gouvernement, puis un code de conduite sur la prévention et la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest. La validation de ces documents a eu lieu au mois de mars dernier à Cotonou (Bénin), lors d’une réunion ministérielle.

Prévues depuis 2011 par la résolution 2039 du Conseil de sécurité de l’ONU, ces assises auraient dû se tenir en avril, mais des défaillances d’organisation au Cameroun ont poussé à leur report.

Dans son rapport publié le 18 juin, le Bureau maritime international établissait une liste de 966 marins ayant été victimes d’attaques dans le golfe de Guinée en 2012, et estimait le coût des marchandises volées par les pirates entre 34 et 101 millions de dollars américains. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, présent également à Yaoundé, explique que les actes criminels des pirates au large des côtes du golfe de Guinée constituent une menace grave non seulement pour la paix et la sécurité, mais aussi pour l’économie de l’ensemble de la région.

Le golfe de Guinée est décrit comme une zone maritime située à l’ouest de l’Afrique, dont les eaux s’étendent sur 6 000 km, partant du cap des Palmes (Libéria) à l’Angola. Elle couvre dix pays dont quatre d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Togo, Bénin et Nigeria), six d’Afrique centrale (Angola, Cameroun, Congo, Guinée-Équatoriale, Gabon, Sao Tomé-et-Principe) et une bonne partie de la RD-Congo et du Nigéria. La Commission du golfe de Guinée a été créée en 2001 à Libreville (Gabon), avec pour principale mission de renforcer les capacités des États membres et d’asseoir une coopération dans les domaines de l’exploitation des ressources naturelles, de la sécurité et de la défense.


Nestor N’Gampoula et Tiras Andang